Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

lundi 27 juillet 2015

Pour les "croqueurs de mots" : Combien, combien encore ? / Por "Krokizantoj de vortoj" : Kiom, kiom pli?

Combien, combien encore…

Bien placé, aux premières loges, en Finistère,
Aux bonnes places, pour assister
Aux désastres, aux naufrages
Des pêcheurs, des marins de la Royale, des matelots du commerce.
Type du bateau, cargaison… ?
Tout le monde ne s’en fout pas, non !
Pas l’armateur, qui n’était pas présent.
Ni le capitaine, qui a fui son navire,
Ni la famille du naufragé, non.
 
SNSM
Société Nationale des Sauveteurs en Mer
HSB
Hospitaliers Sauveteurs Bretons, c’était mieux.
La SNSM sauve d’abord l’homme,
Puis l’embarcation, car elle sera dangereuse pour la navigation.
« La mer n’est pas méchante »,
A dit Jacqueline Tabarly,
en guise de consolation.
On a répandu ses cendres en mer,
Mais pas celui de milliers d’autres.
À Ouessant, les croix de Proella
Tentent de faire le deuil du péri en mer.
Mais là aussi les décors des bars
sont faits des étagères des cabines ;
Injure à la mémoire ?
Pas dans la culture maritime.
Décombres macabres
Des corps engloutis
 Retrouvés défigurés,
Vandalisés, violés,
Roches, crabes…
Décompte de celui des naufrages
Qui aura fait le plus de victimes.
Comme pour les accidents,
Les attentats, les génocides,
« Celui qui en a le plus est le plus important »,
Cela devient un jeu, les pauvres autres sont oubliés.
Décompte… Et ce bar d’Ouessant où s’affiche la carte
des « naufrages autour de l’île »…
J’en ai vu si peu, mais honte,
à vomir, on ne s’en remettra jamais.
Pleure, plains-toi, révolte-toi,
Manifestations, ce n’était pas écrit, ce n’est pas le destin !
Enfin, la création du rail d’Ouessant.
J’en ai vu si peu !
Olympic Bravery,
Amoco-Cadiz,
Erika ...
à Portsall, la plaque commémorative du naufrage de l'Amoco Cadiz

Ancre de l'Amoco Cadiz




J’ai vu Éric, qui entrait au port
de Bénodet, trois jours avant de
« faire son trou dans l’eau ».
Oceano Nox … (voir ici
« combien de marins, combien de capitaines… »
– Combien, combien de…
Est-ce donc si important, « combien » ?

ESPERANTO : 


Por "Krokizantoj de vortoj" Kiom, kiom pli?

Kiom, kiom pli ...

Bone metitaj, unua mano, en Finistère,
Gxustaloke, ĉeesti
Katastrofoj, vrakoj
Fiŝistoj, maristoj de la Reĝa, komercmaristoj .
Tipo de ŝipo, kargo ...?
Ĉiu ne fajfas, ne!
Ne la mastro, kiu ne ĉeestis.
Nek la kapitano, kiu fuĝis sian ŝipon,
Nek la familion de la dronita, ne.
 
SNSM
Nacia Socio de Salvamento ĉe Maro
HSB
Savantoj hospitalaj Britonaj, ĝi estis pli bona.
SNSM unua ŝparas viro,
Tiam la boato, ĉar ĝi estos danĝera por la navigacio.
"La maro ne estas malbona"
Diris Jacqueline Tabarly,
kiel konsolo.
Lia cindro estis disvastigitaj sur maro,
Sed ne miloj.
Ĉe Ouessant, la krucoj de Proella
Provante ekfunebros la pereintaj sur maro.
Sed denove la aroj de stangoj
bretoj estas faritaj el la kabanoj;
Insulto al la memoro?
Ne en mara kulturo.
Skombroj macabra
Korpoj glutita
 Trovita malbeligita,
Vandaligitaj, perfortitaj,
Rokoj, kraboj ...
Unu kalkulo de vrakoj
Kiu faris la plej viktimoj.
Kiel por akcidentoj,
La atakoj, genocidoj,
"Kiu ajn havas la plej estas la plej grava"
Ĝi fariĝas ludo, la alia malriĉa forgesiĝas.
Grafo ... Kaj tiu trinkejo Ouessant kie la karto montras
la "vrakoj ĉirkaŭ la insulo ..."
Mi vidis tiom malmulte, sed honto,
vómitos, ĝi neniam rekuperis.
Vi kriu, plendu,ribelu
Eventoj, ne estis priskribitaj, ne estas destino!
Fine, la kreo de Ouessant relo.
Mi vidis tiom malmulte!
Olympic Bravery,
Amoco Cadiz,
Erika ...
Portsall, la memorigo plako de la sinko de la Amoco Cadiz

Ankro de la Amoco Cadiz













Mi vidis Eric alvenanta al haveno
Bénodet, tri tagoj antaŭ
"Fari truon en la akvo."
Oceano Nox ... ( vidu ĉi tie
"Kiom da maristoj, kiom da sxipestroj ..."
- Kiel, kiel ...
Ĉu tiel grava, "kiom"?

20 commentaires:

jeanneparisel@yahoo.fr a dit…

Très émouvant ce texte..La Bretagne a beaucoup souffert..de la perte de ses enfants.. de la pollution exceptionnelle de l'Amoco-Cadix
Félicitation de pouvoir le mettre aussi en Esperanto
Merci pour votre participation.

jeanneparisel@yahoo.fr a dit…

Très émouvant ce texte..La Bretagne a beaucoup souffert..de la perte de ses enfants.. de la pollution exceptionnelle de l'Amoco-Cadix
Félicitation de pouvoir le mettre aussi en Esperanto
Merci pour votre participation.

enriqueta a dit…

Une juste réflexion pour un devoir de mémoire indispensable.

les Caphys a dit…

quel beau travail ! Bravo

Tizef a dit…

Grand et sincère MERCI !
LOIC

écureuil bleu a dit…

La mer n'est pas tendre avec les marins et il y a des endroits particulièrement dangereux comme le Finistère. Mais c'est magnifique

ZAZA a dit…

Excellent billet Loïc, Finistérienne, dont les parents possèdent une maison à l'île de BATZ pratiquement en face de Portsall, nous étions aux premières loges pour l'Amoco... Et avec les tempêtes de début 2014, quand la digue de pors ar rouenn a cédé, nous avons retrouvé des traces de pollution sous les galets.
L'homme est incorrigible, il va fini par la détruire notre planète bleue.
Bonne soirée. ZAZA

Jeanne Fadosi a dit…

les drames de la mer ... et la folie humaine qui en fait des catastrophes. Les naufrages mémorables ne devraient pas faire oublier tous les autres et aussi les gestes immondes que sont les dégazages. On en parle plus de ceux-là, sont-ils réellement en régression ou est-ce que ça n'intéresse plus ?
belle semaine

jill bill a dit…

Prendre la mer et un jour elle vous prend... et que dire de ces bateaux à mazout qui ont pollués des côtes et fait mourir leurs oiseaux... il est des transports risqués sur les flots... autre chose qu'un chalutier qui sombre ! Bon mardi Loïc

Tmor a dit…

Ton texte est fait pour être dit. poignant et percutant. Bravo.

Tizef a dit…

"Texte fait pour être dit" : très fort compliment pour moi, car cela exprime la rage d'écrire et de le dire en moi-même, que j'ai ressentie.
J'ai fait du théâtre, et irait bien, je pense.
Nous avons chez nous un poète déclamateur : Louis Bertholom, qui nous "prend souvent aux tripes" : https://www.google.fr/search?q=louis+bertholom&ie=utf-8&oe=utf-8&channel=fs&gws_rd=cr,ssl&ei=6z63VbmgNsjaUeGjtZgI
Merci
Loïc

Anonyme a dit…

Bonjour Loïc,

Tu signes là un très beau billet qui prend aux tripes ! "Combien de marins combien de capitaines .... "
Bravo !

Bon après-midi,

Pierre

Mamazerty a dit…

que d'émotions, j'en ai des frissons!!!!bravo pour c e texte d'une force énorme....Je ne suis bretonne que d'adoption, mais bretonne d e coeur çà oui et quand toutes ces plages , ces rochers, ces animaux ont été mazoutés, remazoutés, j'en ai pleuré!Par chez nous aussi (le 44) on en a bien souffert et quand je vois que Total finance en partie toutes les installations d'artistes(ou pseudo_) de Nantes Estuaire et que son nom est sur tous les médias s'y référant alors qu'ils se sont tellement fait tirer l'oreille pour les dédommagements des mazoutages, çà me met en rogne!

Anonyme a dit…

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !
VH
Bel article. Jonas

Tizef a dit…

Merci ! Tu comprendras que je ressens et partage ta colère ... !
LOIC

margi a dit…

Très émouvant ce texte. Je ne suis ni breton, ni d'aucun autres drapeaux, ces objets je déteste par dessus tout car ils représentent pour moi, l'esprit communautarisme, en somme, toute les haines concentrées sur l'étranger au clan. Que ce soit les féministes, les "gay-pride, les boco aram, les Daesh, et autres Ei ... et autres revendications identitaires. Moi, petite poussière d'étoile, je suis né sur une petite planète toute bleue qu'on appelle la Terre... J'essaie avec mes faibles moyens de la représenter et de la préserver pour mes enfants, mes petits enfants et... les générations à venir. Je ne connais pas l’espéranto, mais je pense que cette langue universelle pourrait être la solution à toutes ces haines des communautaristes qui se protègent derrière leurs bannières... Celles qui bien sûr détient "la vérité" Mais il faut aussi protéger toutes les cultures, car elles représentent nos différences et notre richesses. Merci pour nous remémorer cette histoire qui concerne notre propre existence face à la toute puissance de ce néo-libéralisme destructeur : Les banques... C'est là qu'il faut taper !
Belle journée à vous.

Tizef a dit…

Bavo ! je suis exactement dans cette mouvance ! Le seul drapeau que je supporte est justement le drapeau esperanto (à gauche en haut de la colonne de gauche) : vert pour l'espoir, étoilé pour symboliser l'international. Les espérantistes se déclarent d'ailleurs, presque tous, "anaciaj", c'est à dire sans nation.
On voit, durant le Tour de France, des "drapeaux bretons" partout. Ce drapeau n'a à mon avis aucun sens. D'abord parce que la Bretagne n'est pas une nation, ensuite parce qu'il est arboré par des personnes aux idées parfois très douteuses. Il a été créé de toutes pièces vers 1930, par des "ultra-nationalistes". Je ne m'y reconnais donc pas du tout !
On dit souvent que l'esperanto est une utopie. Moi je dis oui, c'est une utopie, mais peut-on vivre sans utopie ? Ce serait si tiste ...

margi a dit…

souhaitons qu'un jour l’espéranto devienne la langue des peuples, mais ne négligeons pas non plus nos identités nationales, voire régionales tant qu'elles restent un moyen de partager nos valeurs et nos cultures et qu'elles ne sombrent pas entre les mains de fous qui s'en servent d'exutoire.
Oui, effectivement, c'est peut-être ça qui nous manque aujourd'hui, un horizon où reposer les yeux, une utopie.
Merci pour cette très belle chanson de Gilles Servat !
Bon après-midi

almanito a dit…

Un texte fort, plein de rage que je partage. J'étais pas vieille à l'époque de l'Amoco, mais j'ai encore les images des reportages dans la tête et dans le coeur.
Dans le fond, je me demande si ce n'est pas là qu'il a commencé, ce monde qui n'est plus le notre...
Défendre sa langue, sa région, sa culture, oui, mais sans haine, avec le souci de l'ouverture sur le monde. Ce sont les artistes qui laplupart du temps montre l'exemple, ce sont d'ailleurs qui sauveront le monde. J'en suis persuadée.

Tizef a dit…

Un beau point de vue, plein d'humanisme, comme je les aime.
LOIC