Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

vendredi 31 mars 2017

HAÏKUS


La tondeuse passe
les plus belles fleurs doivent survivre
pleure la primevère.


Seul sur le pont inondé
envoûté
que j'aime ton crachin.


Ceux-ci inspirés
dont les regards m'impressionnent
écrivent en eux-mêmes.


Le tableau pleure
sur mes doux souvenirs enfuis
saura-t'il les redire ?

Loïc

dimanche 26 mars 2017

Madeleines

MADELEINES

Toquer à la porte comme il faut,
comme on nous l'a appris, 
doucement, car elles dorment peut-être,
Sieste du dimanche oblige ;
Respect.
Entrer seulement quand nous y avons été invités,
Chausser les patins,
s'asseoir sur une des chaises en velours moelleux,
Toujours la même, toujours à la même place ;
C'est plus simple et ça évite les disputes,
Elles n'aiment pas les cris,
Ne sont pas habituées aux enfants.
Une bonne odeur de thé nous parvient,
Mais ce n'est que pour les grandes personnes.
Regarder alors la grande soeur qui partage,
Il lui faudrait presque une règle,
La grenadine.
Au beau milieu de la table, une corbeille,
de madeleines, Joëlle ne les aime pas,
"Elle ne sait ce qu'elle perd" a dit Madeleine.
Elle est Tante Madeleine, la soeur de Papa,
prononcer Tannmat'leine.
Elles vivent ensemble, Mémée Marie et elle,
C'est elle - je n'ai jamais su -
Qui paie le loyer de l'appartement ?
Elles vivent ensemble, la mère, la fille,
Relation fusionnelle.
Un long mur, tapisserie aux grandes fleurs
Un peu couleurs cimetière.
En plein milieu, pour mieux l'adorer,
le Christ, sur un grand tableau sinistre ;
Il a la poitrine percée, en sort un coeur sanguinolent,
"Coeur sacré de Notre Seigneur".
Tante Madeleine nous a dit que c'est écrit en breton, 
Mais "je ne me souviens pas des paroles",
Ai-je déclaré un jour, et ils ont tous ri.
De chaque côté du Jésus,
Le grand-père que je n'ai jamais connu, Mathieu.
En militaire de 14/18.
Mort en 1934 "des suites de gazage",
On m'a expliqué tout ça plus tard.
De l'autre côté, Auguste,
le frère de Mémée, 
En militaire de 14/18,
Mort au combat deux semaines avant l'Armistice.
Mémée ne s'en est pas encore remise
Et sa vie est auprès d'eux et d'elle, Madeleine,
Et elles prient, souvent, profondément,
Et elles vivent, pieusement.
Mémée m'a offert un Missel, qui appartenait à son oncle
Vivant au temps de Napoléon III, et portant mon prénom.
Le dimanche, c'est fête, toujours.
C'est sacré, la famille, c'est un don de Dieu, disent-elles.
La grenadine et la madeleine, les cadeaux hebdomadaires.
Et puis le Gramophone, oui un vrai,
On a le droit d'y toucher, d'en remonter le mécanisme,
C'est encore mieux quand un disque est en mouvement
pendant qu'on tourne la manivelle.
Des 78 tours, de l'opéra, et puis des chanteurs du temps.
La "voix de son Maître" est venue plus tard, moderne,
Avec deux haut-parleurs, et un changeur de 45 tours,
Pensez-donc !
Tante Madeleine est à l'aise,
"Agent d'assiette des Impôts", ça classe, même si
(surtout) quand on ne sait pas ce que c'est ...
Elle se fait, elle nous fait des cadeaux :
Chaque dimanche, c'est musique classique.
Tous les grands, elle les possède, et se fait
Une joie immense de "nous les apprendre".
Avec des commentaires, mais toujours après la musique,
Jamais pendant, ça tue le plaisir.
"Deutsche Grammophon", ce nom me berce et m'emporte.
Elle s'est offert, pour être dans le vent,
Quelques 45 tours, choisi un peu au hasard :
John William, Richard Antony, Gilbert Bécaud,
"Qu'elle est dure à porter, l'absence de l'ami ..."
Silence complet, apprécier, ou supporter pour ceux qui n'aiment pas ;
En tous cas ne pas se lever :
Le moindre mouvement fait pleurer les lames du parquet
Et le bras, avec son diamant, pourrait rayer le disque !
La séance musicale pouvait durer tout l'après-midi, 
jusqu'à ce que la télévision la remplace peu à peu ...
Puis Tante Madeleine s'en est allée, tchip tchip 
le chuintement des chaussons
Le thé, la madeleine, la grenadine.
Mes frères et soeurs en ont aussi gardé
Les odeurs, les sensations, les délices,
Le bonheur.


Loïc. J'ai trouvé ce sujet sur Impromptus littéraires.

vendredi 24 mars 2017

Avec des mots désuets ...

Elle le fustige.

Dès potron-minet elle le fustige, 
car elle subodore ce éternel chafouin 
d'avoir encore commis des mirifiques galéjades 
qui ne sont des plaisanteries que pour lui.
Elle s'approche subrepticement derrière son dos, 
tandis qu'il pratique ses ablutions devant le miroir. 
Amoureux de son image, il répète et braille d'une voix tonitruante 
ses chansons paillardes et ses habituelles calembredaines.
Alors elle surgit et fustige ce pleutre gougnafier 
de rodomontades féroces face auxquelles 
il ne peut présenter qu'un regard pusillanime.
- Ah, coquin ! Tu ne videras plus à présent ton escarcelle 
dans tous les estaminets, où tu passes le clair de ton temps 
à te goinfrer de gouleyantes ripailles. 
Et ne tente plus, paltoquet, de m'amadouer : 
Non, je ne suis pas une callipyge, ne t'en déplaise ! »

mercredi 22 mars 2017

La boîte rouge

Décoré à la chinoise, ce coffret n'a pas d'âge. Ses couleurs sont ternes, usées et tannées par les vents de l'Orient aux senteurs mystérieuses et envoûtantes.
J'ai découvert ce joyau en bois précieux lorsque j'avais entrepris de réaliser mon arbre généalogique, partagé dans le Monde sur Internet. Je reçus un jour un courriel d'un Monsieur Russein, habitant un village du nord de l'Allemagne : Il était lui aussi remonté dans le passé de sa famille, et avait été interloqué par mon nom, qui ressemblait étrangement au sien. Alors nous nous mîmes à fouiller, à creuser pour élucider cet intrigant secret.
Un autre prodige se produisit : Un Russe nous contacta. Il nous raconta qu'un de ses ancêtres avait un jour quitté son pays pour l'Allemagne, où on l'appela bien sûr "le Russe" ("Russein", en allemand*).
Mais on le nommait aussi "le Chinois" car il présentait fièrement à la vue de tous, bien en vue sur son buffet, un petit coffre qu'il n'avait jamais ouvert, par superstition. Cet objet véhiculait à travers les siècles une légende (ou peut-être une histoire vraie qui surgissait du fond des âges) : Cette sorte de tabernacle avait appartenu à un des marins de Marco Polo ! Cet homme l'avait rapporté de son voyage en Chine, autant pour sa valeur supposée importante, ou pour sa signification sentimentale, précieux présent d'une amoureuse ...
Nous fûmes bien sûr très impressionnés et émus d'apprendre cette filiation qui nous menait si loin, pendant qu'elle nous rapprochait au-delà des frontières et des cultures.
Mais, à mon grand désespoir, je n'ai pas encore déniché le nom de ce marin, d'origine italienne vraisemblablement, et même vénitienne, pourquoi pas ?

 Et si c'était "Rossini" ?

* Oui, c'est complètement faux, mais j'ai le droit d'écrire ce que je veux. Je n'ai jamais appris l'allemand.

mardi 21 mars 2017

Hortense TAVIDOU

"Je découvre l'encyclopédie de nos anciens".
Nous avons pêché au hasard trois syllabes dans un livre. Nous en avons fait un nom propre. Nous créons un personnage, et l'article de l'Encyclopédie qui le concerne.

TAVIDOU Hortense. Née vers 1815. Décédée en 1834. Poétesse–conteuse.

Hortense Tavidou est née au début du 19ème siècle dans les Cévennes, dans le village reculé de Fonduboa-l'Ostaire. Le travail à la ferme de ses parents, très difficile dans cette contrée, la contraint à prendre, à leur mort, la route de la ville. Illettrée jusque ses douze ans, elle parvint à s'instruire, alternant la location de ses services chez les propriétaires terriens, avec des passages dans les écoles où on voulait bien l'accepter. Très vite dans le département Hortense Tavidou fut connue et appréciée comme poétesse, puis romancière. Elle dut cependant préserver sa personne, et sa réputation, car elle se retirait fréquemment dans une clairière, après avoir affiché, auparavant un air mystérieux et un regard perdu dans le vague.
Elle avait fait son entrée en littérature en « brodant », disait-elle, sur les images et les histoires récurrentes de la bête du Gévaudan, qui occupaient tant de veillées : Il en naquit des poésies fantasmagoriques et ésotériques, empreintes de la sainte morale de l'époque. Elle reçut ainsi l'aval de tous les prêtres de la région, car elle participait à la bonne éducation de leurs ouailles.
Mais un jour de 1834, elle disparut subitement, à tout jamais, sans donner signe de vie, à dix-neuf ans.

Le mystère plane encore aujourd'hui. Chez les commères les langues vont bon train. Les plus anciens la nomment « Hortense la Gévaudamne »...

lundi 20 mars 2017

Renouveau

Renouveau.

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses,
Les hommes courent haletants,
Mars, qui rit malgré les averses
Prépare en secret le printemps ...

Et toute la classe (des garçons seulement, nous sommes en 1959) écoute, bouche bée. L'épisode "radio scolaire" a commencé. Nous nous sommes "échauffé" la voix en faisant des vocalises, "montés" au plus haut, "descendus" au plus bas, puis révision des chants connus. Le maître nous présente alors ce à quoi je donnerai le titre de "le tandika", il nous explique le pourquoi (nous sommes le 21mars), nous apprend le mot "renouveau", avec le rapport avec le moment, 1959, de la renaissance de notre ville ...
C'est le printemps, regardez ces petites fleurs parsemées sur les parterres de l'école ! M. Appriou augmente le son, "écoutez bien". Il est presque sourd, porte des appareils auditifs. Cela m'impressionne, car sa voix métallique sonne comme celle d'un robot.
Je ressentais cette parenthèse dans notre quotidien comme un ravissement, un véritablement moment de bonheur.
Et puis ce mot magique, "renouveau" ...

Théophile GAUTIER   (1811-1872)

Premier sourire du printemps

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

Pour la nouvelle petite fabrique d'écriture

samedi 18 mars 2017

J'aime l'Afrique.

J'aime l'Afrique.

Moi, j'aime l'Afrique
l'Afrique de la négritude assumée et revendiquée
l'Afrique du combat, du modernisme
l'Afrique de l'immensité
l'Afrique de la diversité
l'Afrique de l'ouverture au Monde
l'Afrique de la fierté
l'Afrique de la lumière.

Mais moi je n'aime pas l'Afrique
l'Afrique des violences
l'Afrique de l'incompréhension
l'Afrique du ghetto
l'Afrique des obscurantismes
l'Afrique des dictateurs
l'Afrique des fanatismes
l'Afrique des généraux fous
l'Afrique de la misère
l'Afrique de l'esclavage des enfants
l'Afrique des enfants-soldats
l'Afrique du viol arme de guerre
l'Afrique de la femme soumise
l'Afrique de la femme blessée à jamais
l'Afrique de la sournoise domination des Blancs.

Marigot

Il n'est pas toujours bon de barboter dans le premier marigot venu ... :
Méfie-toi de l'alligator qui guette sournoisement en se fichant bien de la beauté et de la poésie du lieu.
Méfie-toi des appels langoureux des crocosirènes : Elles nagent bien mieux que toi.

mercredi 15 mars 2017

Voici des mots



Voici des mots tant que t’en veux
fais-en une chanson un poème …
je crie mon appel je pleure mon blues
je revendique mes spiritualités
je plains ma douce identité et la chaleur humaine
disparues
dans un long râle étouffé …
voici des mots tant que t’en veux
fais les hurler gémir gueuler …
je ne montre pas ma gorge aux tyrans
je vomis à la face des résignés
mais … indignation ou indulgence …
voici des mots tant que t’en veux
traîne-les dans la fange de tes colonisateurs
traîne-les dans la honte des hommes blancs
dans la honte de toutes les oppressions
voici des mots tant que t’en veux
fais-les taire dans des élans difficiles
de pacifisme obligé
dans des pardons impossibles
comprendre mais ne pas pardonner l’indicible
les attentats à ma couleur
aux enfants et aux femmes de mon pays
où le viol est arme de guerre
mépris je suis un chien écrasé
impuissant misérable
mais j’ai faim et
la faim est l’entrave qui soumet la révolte
survivre pour espérer s’évader
ne pas accepter
ne pas tendre la joue
pour espérer que mes larmes deviennent
un cours d’eau doux musical
qui me berce.
en italique : Ismaël LO

dimanche 12 mars 2017

Dialogue entre chanteurs.


Dialogue entre deux chanteurs.

Oh, tais-toi toi donc, Edith ! Les gens n'apprécient en toi que tes goualantes et ta voix qui impressionne !
Qu'est-ce qui te prend, eh toi, l'abbé Brel ? Tu t'étonnes d'avoir du mal à percer : Tes petites chansons bien-pensantes, ça ne casse pas trois pattes à un canard ! Toi, c'est ton physique qui attire. Oui, ton physique, ton visage taillé à la hache, et tes longs bras, interminables, qui cherchent l'infini…
Tu verras, la Piaf, que mes bras seront bientôt assez longs pour faire le tour du monde. Nous avons au moins cela en commun : nous adorons les voyages !
Constates-tu aussi, Jacques, que le monde est uniforme et que l'Homme (ou la Femme) est partout rongé par les mêmes questionnements, et habité par les mêmes joies, les mêmes espoirs ?
- Tu sais, Edith, les gens comme nous sont différents. Je ne dis pas meilleurs, ou plus doués, ou plus intelligents. Comme des millions d'autres, ils font de la chanson qui a quelque chose à dire. Le talent consiste à pouvoir le dire, et surtout à avoir les outils pour le dire. Je pense que ta quête perpétuelle de l'Amour, avec un grand A, est finalement le masque d'un malaise bien profond, que les humains ont bien des difficultés à exprimer.
Ce serait donc ça va, mes hésitations, mes départs, mes retours, mes plongées dans l'abîme, mes ongles accrochés à la scène ?
Sans doute, Edith. J'ai lu un jour : « Les chants les plus désespérés sont les chants les plus beaux »…
J'ose, Jacques : Penses-tu que nous sommes des comédiens et que nous promenons partout nos masques ? Crois-tu que nous pourrions un jour mourir sur scène ?
... Ici, une indication scénique :
Il baisse les bras, tourne les talons et disparaît, tête basse.

Loïc

samedi 11 mars 2017

Méli-mélo de titres.


Vous permettez, monsieur, que je vous dise ? Ces comédiens feront bientôt connaissance avec les portes du pénitencier, je me casse la voix à le leur répéter. Quel culot ! La fille du groupe passe régulièrement sous mes fenêtres, avec son truc en plumes, alors qu'il n'est que cinq heures, que je m'éveille, et qu'il va bientôt falloir que je me lève. Toute la pluie tombera sur moi, et, mal réveillé, j'imaginerai au loin Belle-Île-en-Mer, que je n'aurai jamais le temps de visiter.
Mais allez, venez, Milord ! C'est beau la vie ! Ouvrez la cage aux oiseaux !
Allô, maman, bobo … Le téléphone pleure, car j'ai perdu ma chienne… Z'avez pas vu Mirza ? Que serais-je sans toi, Mirza ? Un jour, tu verras la vie en rose ; oui, je crois qu'elle n'est pas perdue. Elle balance pas mal, sous le pont Mirabeau, tu sais.
Mais… Et si tu n'existais pas ? Et si tu me jouais là ta dernière séance dans mon imagination, dans mes fantasmes ?
Mirza… Si seulement je pouvais lui manquer ! J'ai gardé l'accent du désespoir, elle était si jolie, je suis perdu dans la ville. Que serais-je sans toi, ma belle ? J'ai dix ans, comme un petit garçon effarouché. Il suffirait de presque rien…
Et si Mirza était revenue ? Et si nous allions à Rio ?

Avec le temps, tu verras, elle reviendra, tu vois : Que c'est beau, la vie ... !

jeudi 9 mars 2017

La chanson qui ...




Des titres de chansons : Je chante, la mer : Charles Trenet – sous les ponts de Paris, à bicyclette : Yves Montand – il suffirait de presque rien, ma liberté : Serge Reggiani – avec le temps : Léo Ferré – auprès de mon arbre, les copains d’abord : Georges Brassens – dansez sur moi : Claude Nougaro – Z’avez pas vu Mirza : Nino Ferrer – ouvrez la cage aux oiseaux : Pierre Perret – mon truc en plumes : zizi Jeanmaire – les portes du pénitencier, allumer le feu : Johnny Hallyday – si j’avais un marteau, comme d’habitude : Claude François – toute la pluie tombe sur moi : Sacha Distel – comme un garçon : Sylvie Vartan – je n’aurai pas le temps : Michel Fugain – le pont Mirabeau, vivre pour ne pas vieillir : Marc Lavoine – le cimetière des éléphants, la dernière séance : Eddy Mitchell –allô maman bobo, j’ai dix ans : Alain Souchon – les valses de Vienne : Felman – dans la vie faut pas s’en faire, ah, si vous connaissiez : Maurice Chevalier – allez venez Milord, la vie en rose : Edith Piaf –un jour tu verras : Mouloudji – la Mathilde est revenue : Jacques Brel – que serais-je sans toi, c’est beau la vie : Jean Ferrat – elle était si jolie : Alain barrière – les comédiens : Charles Aznavour – salade de fruits : Bourvil – si tu vas à Rio : Dario Moreno – vous permettez Monsieur : Adamo – l’école est finie : Sheila – message personnel : Françoise Hardy – il est cinq heures : Jacques Dutronc – et si tu n’existais pas : Joe Dassin – Cézanne peint, ça balance pas mal : France Gall – oui je crois, j’ai gardé l’accent : Mireille Mathieu – Casser la voix : Patrick Bruel – Belle-Île-en-Mer : Laurent Voulzy – si seulement je pouvais lui manquer : Calogero –Warum : Camillio Felden.
Les animatrices de notre atelier participatif « l’Ecume des mots » nous ont proposé aujourd’hui cette liste de titres de chansons, plus ou moins récentes. Nous avons ensuite « travaillé » sur trois consignes :
– La chanson qui a marqué mon adolescence …
– Ecrire un texte qui utilisera le plus grand nombre possible des titres proposés …

– Imaginer un dialogue entre deux chanteurs (euses) de cette liste …

La chanson qui a marqué mon adolescence …
Au début des années soixante-dix, je commençais à aimer ce qui était un peu « décalé », hors normes. J’étais d’autant plus hors normes que je me trouvais en pleine période de psychédélisme, du festival de Woodstock, complètement à côté de la plaque en ce qui me concerne : je ne suivais pas, en bref ! Je ne supportais pas, par exemple, le « tout-électrique », j’y ressentais beaucoup de violence, de la violence gratuite.
Je n’appréciais pour ainsi dire que des chanteurs et chanteuses qui auraient pu être mes parents : Brassens, né en 1920 comme mon père, mort en 1980 comme mon père. Mouloudji berçait, de sa voix chaude, mes fantasmes.
« Un jour, tu verras, on se rencontrera … » Rêve éternel de l’amour, ou rêve de l’amour éternel, peu importait, seul comptait l’Amour !
J’alternais – car je chantais souvent dans l’appartement – cette chanson avec une curieuse plainte, de Serge Reggiani : « La femme qui est dans mon lit n’a plus vingt ans depuis longtemps … » Ma mère adorait reprendre « un jour, tu verras » avec moi, nous chantions en échangeant nos regards. Par contre elle éclatait de rire quand j’entonnais la femme qui … Mais pourquoi donc ?
– « Tu ne les as même pas encore, toi ! »
Loïc

samedi 4 mars 2017

Monopoly-Breizh.

- Sans tricher, on a dit !
- Oui, mais ... Ce jeu de Monopoly "parisien" ne m'inspire pas plus que notre capitale, même si les noms des rues peuvent rappeler à beaucoup de compatriotes de nombreux souvenirs heureux ...
Or, des petits malins ont découvert depuis déjà longtemps une jolie façon de renouveler l'intérêt pour ce jeu : le transposer au "local", qui plaît tant aux provinciaux, aux chauvins de tout poil, aux "imbéciles heureux qui sont nés quelque part". Petits malins, car raviver la passion pour le Monopoly, c'est aussi un filon pour recommencer à se remplir les poches !
Donc, à malins, malins et demi, et va pour une énième édition de ce jeu réputé (pour une frange de nos concitoyens) nous salir l'âme, nous corrompre jusqu'à la moelle, bref nous convertir au capitalisme honni !
Aucun de ces noms, idylliques a priori, n'échappe à la règle : des Oncles Picsou partout. Des banques, bien joufflues parfois, à Carnac, Quiberon, Quimper, sur l'Ile de Bréhat ou celle d'Ouessant (où on en a même braqué une !). De Saint-Malo à Brest, en passant par le Cap Fréhel, des billets, des euros, des gwennegs (pièces de monnaie) ...
Un seul, peut-être, échappe encore à la corruption : le site de Huelgoat, le chaos d'énormes pierres, cache un "trou de l'Enfer". L'entrée de ce gouffre est particulièrement dangereuse, et plusieurs visiteurs y ont disparu. Côtoient-ils le Diable local qui compte ses billets ? Ou bien y observent-ils le Monde, en pleurant ? Ont-ils bénéficié, finalement, de leur chute providentielle pour commencer une vie nouvelle, les bienheureux ?

 Oui, mais ... Il n'y a pas de case "Huelgoat", sur ce jeu ...
Un sujet des Croqueurs de mots

mercredi 1 mars 2017

Surprise dans le train ...

Surprise dans le train.

Le coup de sifflet du chef de gare a retenti, le train s'ébranle et prend de la vitesse. Jusqu'à Rennes, je connais par coeur le trajet et le paysage. Aussi je me plonge dans "le Grand Livre de Paris", Paris dont j'ai décidé de commencer la visite; Je m'y suis rendu maintes fois, mais seulement pour des raisons professionnelles : pas de place pour le tourisme !
De belles photos, sur le papier glacé, rappellent au voyageur les bateaux-Mouche, l'Arc de Triomphe, enfin tous ces lieux que l'on se doit d'avoir honorés de sa visite ...
Le tac-tac régulier des roues me berce. Je distingue, plongé dans une torpeur délicieuse, le panneau "Le Mans". Ensuite, je crois bien que ... Mon magazine m'est tombé des mains ...
... Un petit bruit, sous mon siège, comme un frottement léger. Puis mes yeux, derrière les paupières closes, sont envahis d'une lumière intense émanant d'un petit animal aux couleurs chatoyantes.
Et ce bruit, terrifiant, comme si dix hélicoptères survolaient le train ! un bourdonnement grave et tonitruant qui écorche les oreilles, très inquiétant. Le tac-tac sur les rails se transforme peu à peu, devenant, lentement, le rythme d'une batterie d'orchestre.
Le blaireau, le caméléon et le frelon apparaissent et se rangent en file indienne dans le couloir central de la voiture. Un hippopotame, une grosse caisse fixée sur son poitrail par un large baudrier, prend la tête du défilé qui se forme, et il tambourine à tout va, rivalisant avec le frelon pour savoir à qui reviendra le titre de meilleur producteur de décibels.
Maintenant, surgis des profondeurs des sièges, voici le kangourou ("Ah mais, pas assez de place pour sauter, ici !"), le paon ("Attention à mon ramage, voyons ..."), le paresseux ("pas pour moi, ce travail ; je suis bien trop fatigué").
Suivent la mouche (mais elle disparaît, effrayée par le frelon), le phoque ("Bon, je m'en vais vous quitter, je ne m'ennuie pas mais ça manque d'eau, ici, vous savez"). Enfin tentent de suivre : une tortue (non, pas de lièvre, pourquoi ?), un ver de terre, une hyène, une vipère, un loup, une mante religieuse, un (ou peut-être une) gorille... Non, pas de raton laveur. Je vous en prie.
"Allez, allez, on se presse ! s'écrie le rat. Le requin se tourne vers moi : "Vous cherchez des idées de visites à Paris, je crois ? Eh bien, je vous suggère de nous suivre : Nous avons, nous, prévu le jardin des Plantes et le Zoo de Vincennes ...
Soudain : "Montparnasse, Montparnasse, terminus de ce train, tout le monde descend, veillez à ne rien laisser dans votre voiture !"
Je me retourne, me frotte les yeux, pour dire adieu à mes amis.
Ils ont disparu, seul un agent d'entretien me fixe d'un air bizarre ...

Grand corps malade - Mai 2012 (élections présidentielles)




Dans la "lettre aux z- enchanté-e-s", Jean-Luc Héridel
'NO COMMENT'