Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

jeudi 31 décembre 2015

Une perle ...

Il faut s'empresser de rire de tout, de peur d'avoir à en pleurer" Beaumarchais

Merci à Tmor pour ce cadeau de 1949, tout à fait d'actualité malgré le temps qui passe ... 
Puisse 2016 être du même tonneau (il n'est pas interdit de rêver ...)

 
Oui
Notre parti
Parti d'en rire
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
Notre parti
Parti d'en rire
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
 
Sans parti pris nous avons pris le parti
De prendre la tête d'un parti
Qui soit un peu comme un parti
Un parti placé au-dessus des partis
En bref, un parti, oui
Qui puisse puisse* protéger la patrie
De tous les autres partis
Et ceci
Jusqu'à ce qu'une bonne partie
Soit partie
Et que l'autre partie
C'est parti
Ait compris
Qu'il faut être en partie
Répartis
Tous en un seul parti
Notre parti
 
Nous avons placé nos idéaux
Bien plus haut
Que le plus haut
Des idéaux
 
Et nous ferons de notre mieux
Cré vindieu de vindieu de vindieu
Pour que ce qui ne va pas aille encore mieux
Oui pour vivre heureux
Prenons le parti d'en rire
Seules la joie et la gaieté peuvent nous sauver du pire
La franche gaieté
La saine gaieté
La bonne gaieté des familles
 
(refrain)
 
Nos buts sont déjà fixés:
Réconcilier les oeufs brouillés
Faire que le veau d'or puisse se coucher
Apprendre aux chandelles à se moucher
Aux lampes-pigeons à roucouler
Amnistier les portes condamnées
A l'exception des porte-manteaux
(tiens ça rime pas, ah oui je sais, je sais:)
C'est pour ça qu'y peuvent s'accrocher
Exiger que tous les volcans
Soient ramonés une fois par an
Simplifier les lignes d'autobus
En supprimant les terminus
Et pour prouver qu'on n'est pas chiches
Faire beurrer tous les hommes-sandwichs
 
Voilà quel est notre programme
Voilà le programme
Demandez le programme
On le trouve partout
Je le fais cent sous
 
Mais... pas d'hérésie!
 
- Notre parti
- Parti d'en rire, oui
- Non!
- Si!
- Crétin ! (merde !)
- Pauvre type!
- Abruti!
 
Et voici... ce qu'est notre parti
Oui!
Paroles de Pierre Dac et Francis Blanche, sur la musique du Boléro de Maurice Ravel, interprètes, les quatre barbus, vers 1950

mercredi 30 décembre 2015

Tue les horreurs du Monde (Bonne année 2016 et les autres ...)




Tue les horreurs du Monde
Rire, rire,
Puis rire, rire, rire
Pire : RIRE
Aux éclats, ô éclat, ose et clap de fin
Glousse, glousse, glousse
N’amasse pas mousse petit
Arrête petit mousse
Interdit de rire
Catastrophes drames histoires tristes
Bannis vas-y
Que le rire est gras fat et que son éclat choque
Mais agréables délicieuses
Les gorges déployées et poitrines soubresautées
Sans para-rire ou para-s’marrer
Pour protéger les foules
Qui ne vont plus sourire non mais
Enfants déboussolés le cap n’est pas au rire
Loïc

mardi 15 décembre 2015

Voyage, voyage ...


Décorations de Noël dans la ville 



     Alex*, depuis plusieurs nuits, était très perturbé. Des grelots, des tintements, le tenaient éveillé, et l'image d'un gros bonhomme rouge, au visage bouffi de « bon vivant », l'obsédait.
Il n'avait jamais aimé le Père Noël, ni tout ce qui gravitait autour de lui, car ses parents l'avaient éduqué dans la conviction que l'on ne doit pas mentir aux enfants... Mais alors, pourquoi ce mythe revenait-il le chatouiller, chaque nuit? Avait-il, peut-être, quelque chose à se reprocher? Le Père Noël – en admettant, tout de même, quelque part, qu'il existât - avait-il eu vent du fait qu'Alex affirmait à tous ses copains sa non-existence?
Il allait en avoir le coeur net. Un soir, avant de monter se coucher, il emprunta le caméscope de son papa, vérifia que celui-ci était bien équipé d'une cassette de longue durée, et que la batterie était bien rechargée... Il camoufla l'appareil sous son oreiller, un doigt sur le bouton, puis attendit. Combien de temps?.... Il s'était endormi, ayant eu au dernier moment le réflexe de mettre en marche... Le matin, il n'avait rien vu, ni entendu.
Il sauta du lit, évidemment, brancha le caméscope sur le téléviseur, et... le monde entier commença à défiler devant lui! D'abord, sa chambre, où on le voyait dormir à poings fermés, puis sa maison, sa rue, sa ville, survolée – en traîneau, très certainement – au son tintinnabulant de grelots aigrelets. Puis, une grosse voix, à la fois sévère et tendre: « Nous nous trouvons actuellement au-dessus du pont de Tancarville, et nous nous dirigeons vers les Açores. Voici à présent Fort-de-France, puis Cap Kennedy... ». Tout se passait à une vitesse fulgurante.
Un bruit, soudain: Papa, derrière le canapé, ouvrait la porte.
- « Mais que fais-tu là? Déjà levé? Et tu as encore allumé la télé! Eteins ça, tout de suite!
- Mais, papa... bredouillait-il, les yeux écarquillés... Rembobine la cassette, et regarde...
- Quoi? dit le père. Tu divagues, ou quoi? »
Après quelques instants, le père d'Alex, par curiosité – tout de même! - a remis la cassette en lecture. Durant vingt minutes, il n'a pu voir qu'un scintillement d'étoiles, comme sur les écrans de veille d'ordinateurs, avec une bande-annonce qui défilait imperturbablement:
« Réservé aux enfants - Réservé aux enfants - Réservé aux enfants - Réservé aux enfants... »
* : Mon prénom a, bien sûr, été changé … mais je vous assure que c'est bien moi qui ai rêvé !
 Loïc

jeudi 10 décembre 2015

Hériter ? oui, mais …


A l'atelier de l'écume des mots : 
Vous avez hérité de cette maison, qui se trouve à Chicago. 
Qu’allez-vous faire (sans utiliser le mot « bleu » dans le texte) ?

J’en reste sur le flanc, le souffle coupé : Un héritage ! Je suis fatigué, aussi, par mon vol Paris – New-York – Chicago, je découvre le « cadeau ».
J’hérite de mes ancêtres américains (dont je n’ai jamais entendu parler !) une belle maison d’un outremer étonnant pour un Européen, qui guérissait un peu, sans doute, la nostalgie des teintes maritimes de leur mer bretonne.
Ils avaient osé se lancer dans le grand voyage, au XVIIIème siècle, vaincus par la famine, le cœur empli d’un immense espoir. Ils s’étaient installés tout d’abord au Québec, puis avaient adopté les Etats-Unis, leur civilisation, leur langue, et y avaient fait souche.
Ils avaient vécu à Chicago une existence prospère, et y avaient construit une coquette maison de bois, accueillante et chaleureuse, dont le notaire m’avait proposé la photo, bien alléchante, ma foi.
Mais … J’en suis propriétaire, à présent. Trop attaché à ma Bretagne, où j’ai ma famille, je ne pourrai jamais m’exiler dans ce pays pour lequel je ne ressens aucun attachement particulier. Alors, que faire ? la vendre ? Ce serait une insulte à mes ancêtres, impardonnable pour mes cousins, tantes et oncles.
Une maison en bois … Ce n’est pas si lourd, n’est-ce pas ? après tout …
Sur des containers spéciaux (on y a mis le prix !), la maison a été embarquée sur un cargo en partance pour l’Europe, et j’ai procédé à ce que les Québécois nomment « le grand dérangement » : retour vers la terre natale. Mais je me jure de ne jamais rien changer à cette maison. Surtout la couleur.


dimanche 6 décembre 2015

Bad boys

"Bad boys", un clic en BD que j'ai découvert ce matin sur YouTube : 
J'ai eu envie de vous le faire partager ...
Alain et Laurent ... des "vieux" amis que je fréquente souvent, car ils me parlent, 
sans tambour ni trompette, pleins de sensibilité ...

jeudi 3 décembre 2015

Un méli-mélo dans une bouteille




Les yeux mi-clos, il planait sur son petit nuage depuis déjà quelques semaines, ne donnant signe de vie que lors de ses besoins élémentaires (son frigo n’était mystérieusement jamais vide). Une nuée délicieuse, indéfinissable, l’enveloppait d’ondes irisées, louvoyant tel le cloud of milk de la cup of tea.
Mais ce flou enivrant se faisait à présent obsédant et inquiétant, car il s’adonnait à la poudre « de lait », quotidiennement, incarcéré dans une addiction manifeste.
Il était aussi, depuis peu, avide de festins solitaires de vipères mortes, fermentées dans du jus de champignons hallucinogènes qu’il parvenait à obtenir dans du gravier semi-enterré. Le tout baignait dans une sauce acre de café sucré au riz salé, qui lui remontait le moral, radicalement.
Pas d’alcool, dans cette bouteille. Il ne risquerait pas, au moins, durant ses longues soirées phagocytées par des songes devant la cheminée, de se noyer dans un verre …

Loïc