Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

lundi 30 décembre 2013

Fouesnant : La foule pour la baignade des Otaries au Cap-Coz


Costumés ou pas, en maillot de bain ou pas, en famille ou seul, tout le monde a joué le jeu 
pour la 10e baignade des Otaries à Fouesnant.
 En combinaison ou déguisés, les baigneurs se sont donné du courage pour se jeter dans une eau à… 9°.
Venus de loin parfois, les baigneurs de 8 à 82 ans, en combinaison ou déguisés, se sont donné du courage pour se jeter dans une eau à… 9°.
Cette année, ils étaient plus de 400 inscrits (et sûrement plus dans l’eau !) à la traditionnelle baignade de fin d’année au Cap-Coz, initiée par l’office de tourisme et le centre nautique de Fouesnant. Mais ils n’ont pas été gâtés par la météo. Alors que les baigneurs d’un jour étaient presque prêts à se mettre à l’eau, une pluie fine est venue les arroser. Mais peu importe, la bonne ambiance était au rendez-vous.
Ouest-France, 30 décembre 2013

jeudi 26 décembre 2013

mardi 24 décembre 2013

Un conte de Noël : Voyage...


Un conte de Noël : Voyage...



Alex, depuis plusieurs nuits, était très perturbé. Des grelots, des tintements, le tenaient éveillé, et l'image d'un gros bonhomme rouge, au visage bouffi de « bon vivant », l'obsédait.

Il n'avait jamais aimé le Père Noël, ni tout ce qui gravitait autour de lui, car ses parents l'avaient éduqué dans la conviction que l'on ne doit pas mentir aux enfants... Mais alors, pourquoi ce mythe revenait-il le chatouiller, chaque nuit? Avait-il, peut-être, quelque chose à se reprocher? Le Père Noël – en admettant, tout de même, quelque part, qu'il existât - avait-il eu vent du fait qu'Alex affirmait à tous ses copains sa non-existence?

Il allait en avoir le coeur net. Un soir, avant de monter se coucher, il emprunta le caméscope de son papa, vérifia que celui-ci était bien équipé d'une cassette de longue durée, et que la batterie était bien rechargée... Il camoufla l'appareil sous son oreiller, un doigt sur le bouton, puis attendit. Combien de temps?.... Il s'était endormi, ayant eu au dernier moment le réflexe de mettre en marche... Le matin, il n'avait rien vu, ni entendu.

Il sauta du lit, évidemment, brancha le caméscope sur le téléviseur, et... le monde entier commença à défiler devant lui ! D'abord, sa chambre, où on le voyait dormir à poings fermés, puis sa maison, sa rue, sa ville, survolée – en traîneau, très certainement – au son tintinnabulant de grelots aigrelets. Puis, une grosse voix, à la fois sévère et tendre: « Nous nous trouvons actuellement au-dessus du pont de Tancarville, et nous nous dirigeons vers les Açores. Voici à présent Fort-de-France, puis Cap Kennedy... ». Tout se passait à une vitesse fulgurante.

Un bruit, soudain : Papa, derrière le canapé, ouvrait la porte.
- « Mais que fais-tu là? Déjà levé? Et tu as encore allumé la télé! Eteins ça, tout de suite!
- Mais, papa... bredouillait-il, les yeux écarquillés... Rembobine la cassette, et regarde...
- Quoi? dit le père. Tu divagues, ou quoi? »
Après quelques instants, le père d'Alex, par curiosité – tout de même! - a remis la cassette en lecture. Durant vingt minutes, il n'a pu voir qu'un scintillement d'étoiles, comme sur les écrans de veille d'ordinateurs, avec une bande-annonce qui défilait imperturbablement:

« Réservé aux enfants - Réservé aux enfants - Réservé aux enfants - Réservé aux enfants... »

Loïc

mercredi 18 décembre 2013

Un scoop : Le Père Noël prend sa retraite !



Un scoop : Le Père Noël prend sa retraite !


Je n’en reviens pas … Je lui avais écrit, comme tous les ans, pour lui faire mes demandes, et voilà sa réponse, très sèche, très brève :

« Mes chers petits enfants, vous ne verrez plus jamais, ni dans les cheminées, ni dans les magasins, nulle part. C’en est assez. Trop vieux, trop mal. Pardon. Adieu. Je me retire. Comme on dit chez vous, je « prends une retraite bien méritée ».

Du haut de mes 5 ans (et avec l’aide de ma maman), je lui ai aussitôt, avant de sombrer dans un désespoir qui eût pu être fatal, répondu … :

« Papa Noël, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as un coup d’mou, comme dit mon papa ? ou bien t’es malade ? C’est vrai qu’ toi t’as pas de Mère Noël pour te soigner … Mais dis donc, faut pas t’laisser aller, surtout maintenant ! Secoue-toi : va voir un docteur, bois beaucoup de vin chaud et de grog, couche-toi plus tôt le soir, prends du sirop et des tisanes aussi, ou j’sais plus, mais faut pas t’laisser aller :

Tu as encore mes cadeaux à livrer, j’te rappelle, et bientôt aussi ceux de ma petite sœur, qui va arriver en mars prochain, alors … au boulot ! 

D’ailleurs tu t’ennuierais, en retraite …»

LOIC

vendredi 13 décembre 2013

Esperanza

Pastel Aude Guilhou

Esperanza

Peu à, peu les notes se sont adoucies, la symphonie s’est encalminée, et Esperanza s’est envolée …

Tandis que sur la grande scène de l’Opéra, tous les acteurs de Carmen font revivre l’héroïne et son épopée, la spectatrice – s’est-elle assoupie un instant ? – rêve sa jeunesse, proche encore, dans la savane, paradisiaque, mais aussi diabolique.

Le regard perdu dans le vague, Esperanza a laissé reposer son menton sur le rebord du balcon. Carmen, les enfants, le torero, tout a disparu, et un documentaire défile à présent, étrangement, un de ces vieux films « coloniaux », caricatural, fourbi d’abus et de clichés.

Mais au milieu de tout cela s’avance soudain l’objet de ses songes éveillés : Le chef de la tribu, grand, beau et puissant – comme il se doit – s’arrête, tous s’inclinent à son geste. Il tend enfin les bras vers la jeune femme … au moment où la salle se vide : l’opéra est terminé.

lundi 9 décembre 2013

Adage





L’Adage …
A l’Archipel  de Fouesnant, le 22 janvier 2009.
Nous devons écrire un texte commençant par « Il était une fois », et contenant :
Une couleur – un personnage imaginaire – un animal – se terminant par un adage …

 
…………………………………………………………………

Il était une fois un korrigan, qui, entre nous soit dit, n’est pas du tout, du côté de Fouesnant, un « personnage imaginaire » : Allez donc faire un tour sur les dunes de Mousterlin, ce soir, pour voir ! Mais, en Bretagne, on aime le surnaturel, le merveilleux, et on mêle vite tout ce qu’on ne comprend pas à des opérations du Diable.
Or donc, ce korrigan, en ce début janvier 2009, menait sa ronde habituelle, près de Kleut-Rouz, où le vent glacial accentuait le violet de son visage. Il était sorti, par conscience professionnelle, malgré le froid qui confinait chacun chez soi, à l’abri des températures négatives depuis plusieurs jours. Mais il n’en pouvait plus, allait renoncer à continuer de hanter les lieux, quand il se prit soudain à sautiller, sautiller, d’une manière tout à fait inhabituelle chez lui, qui savait se tenir, tout de même. Il crut tout d’abord qu’il le faisait – tout bêtement – pour se réchauffer, puis il aperçut, dans l’obscurité, un point lumineux qui semblait le guider, et même l’ensorceler, pour le mener en une sorte de ronde folle : Une puce, aux yeux jaunes fluo, tels ceux d’une luciole, se dressait et s’agitait devant lui.
"Allez, suis-moi, diable de korrigan, dit une voix aigrelette, suis-moi, petit diable !"
Et ce benêt de lutin (comme tous les hommes, pense la puce !) se laisse embobiner, empaqueter comme un novice ... Le regard jaune l'hypnotise, le transcende mais l'annihile : Tout comme les petits enfants de Hameln, il s'avance vers la mer, n'entend plus que les murmures de la puce, et entre dans les flots, où il disparaît ...

à Malin, Malin et demi ! » …

jeudi 5 décembre 2013

CHIEN

13-photographies-qui-marqueront-a-jamais-lhistoire6


 
CHIEN



Chien

Chien

Chien, rien

Chien, plus rien,

Chien, chienne de mémoire

Chien, qui ne te laisse rien, qui ne t’a rien laissé.

Chien d’oubli,

Chien, regard de chien,

Chien errant,

Chien battu,

Chien, battu, ce regard de chien …

Chien fou, hurlant comme un fou,

Chien idiot, qui obéit, comme ce

Chien d’homme, à ses

Chiens d’instincts

Chiens de sauvages instincts,

Chien d’homme sauvage,

Chien d’homme qui aimait les sauvageonnes.

Chien puant, chien d’ordure,

Chien de rien.

Chien de « rien ne s’est passé »,

Chien de silence,

Chien de plomb, chien de petit soldat perdu.

Chien de chasse,

Chien d’homme chasseur,

Chien de chasseur d’innocence.

Chien, à en crever,

Comme une chienne.

lundi 2 décembre 2013

Après l’audition de : « Coin de rue », de Charles Trenet.


Après l’audition de : « Coin de rue », de Charles Trenet.

Ma rue, c’était la rue de Lyon, cernée par l’église Saint-Louis et l’hôpital des armées. Une rue très vivante grâce à la présence de halles, les halles les plus chics de Brest, dans ce quartier le plus huppé de la ville.

Le policier – appelé l’hirondelle – passe à vélo dans une circulation encore assez restreinte, et interpelle joyeusement les gars et les marins qui sortent de « L’abri de la tempête », le bistrot au-dessus duquel je suis né. En face de ce bar, une école en construction, cruel souvenir d’un accident qui me cloua plusieurs semaines dans un landau, le genou blessé…

De temps en temps passent encore des marchands ambulants : le rémouleur (« ciseaux, couteaux, affûtés ! », Le marchand d'pillous (les chiffons), et, plus rarement, le joueur d’orgue de Barbarie qui tourne « Coin de rue », de Charles Trenet, en distribuant des feuilles pour les paroles. Moi je circule à trottinette parmi tout ce monde, parmi les filles qui jouent du hula-hoop, et je passe mon temps avec les copains, a escalader les escaliers non terminés des immeubles en construction. Le trolleybus électrique passe doucement, presque silencieusement, semblant poussé par ses trolleys, les perches qui puisent l’énergie sur les câbles suspendus, et qui se décrochent, trop souvent. Dans les petits magasins, tout le monde se connaît, s’interpelle, plaisante, gronde… Une ambiance de village, encore en ce temps-là…

Le soir, l’hirondelle est remplacée par une patrouille militaire, bien moins sympathique, et de temps à autre nous avons le plaisir d’entendre des langues étrangères sur le trottoir. Les marins, semblant comploter, se dirigent vers la rue louche qui nous est interdite. Que peut-il bien s'y passer ? « Secret militaire ! », dit mon père…

Aujourd’hui, « L’abri de la tempête » est une compagnie d’assurances, et l’épicerie/cordonnerie/boulangerie/crémerie est une banque, mais mes souvenirs sont toujours là.