Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

mardi 20 septembre 2016

Ma maison-ville

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L'incipit du roman "La maison-guerre", de Marie Sizun*, 
nous a permis de continuer dans cette idée ...

La maison-ville.
… Alors on s'en va, on retourne à la maison. La sienne. La maison secrète. Chacun en a une. Pour moi, c'est la maison-ville. Une maison ? Un appartement, plutôt. Je ne le compare pas au lieu au lieu où je vis à présent, c'est un autre temps, une autre vie. Cet appartement se trouve dans un des premiers immeubles sortis de terre à Brest lors de la Grande Reconstruction. Au bout de la rue de Lyon, l'hôpital maritime. J'aime voir passer les ambulances, petit inconscient. À l'autre extrémité, un grand square où Grand-père nous conduit souvent. Le toc toc de sa canne sonne encore dans l'escalier. J'aime compter ses pas, lents et lourds.
Juste à côté de l'entrée du n°58, la rue s’anime le soir dans le café « À l'abri de la tempête », qui s'emplit d'un coup dès que la sirène de l'Arsenal a retenti. Le vendredi soir, de temps à autre, nous avons droit à la descente des « flics mar’ » (gendarmerie maritime), qui embarque à coups de matraque les matafs trop énervés.
Les filles font du hula hoop, nous jouons aux capsules sur un tas de sable près d’une école en construction. C'est le plein centre-ville, près des Halles Saint-Louis, si animées, j’ai sept ans.
Mais nous allons bientôt déménager…
*http://www.arlea.fr/Marie-Sizun

15 commentaires:

dom a dit…

J'ai, moi aussi, ma maison de nulle part, où je me réfugie quand je ne suis pas bien ...
Ce n'est pas vraiment une maison, plutôt un lieu, qui est immuable, toujours le même lorsque je m'y rends.
Une cabane y siège, qui se transforme en immense maison lorsque j'y pénètre ...
Les pièces ont pour nom des sentiments.
Assez rêvé !
Je ne vais tout de même pas révéler tous mes secrets !!!
Bonne journée, avec du soleil, si possible.
Bisoux, loïc

Tizef a dit…

"Les pièces ont pour nom des sentiments" : Comme c'est bien dit et si joli !

Clara65 a dit…

Ta suite est particulièrement belle et vraie ! chacun se réfugie dans un petit endroit secret lorsqu'il en a besoin et la douceur de l'enfance ressurgit.
Bien amicalement.

LADY MARIANNE a dit…

on est nombreux à avoir sa maison quelque part-- c’est important pour s'évader-
celui qui reste prisonnier dans la vie devient vite malheureux-
bonne journée-

Tmor a dit…

Très belle évocation poétique. Cela m'évoque "Dans ma maison" de Prévert.

Jeanne Fadosi a dit…

j'aime l'inconscience de l'enfant de sept ans qui ne voit des ambulances que le clinquant du gyrophare et de la sirène
un défi d'écriture bien réussi braov

Martine 85 a dit…

J'aime tes souvenirs d'enfance dans ce Brest qui est celui de mon grand-père maternel et dont il ne m'a jamais parlé hélas qu'il a quitté pour le loir et cher et ensuite paris au gré de ses affectations. Il était facteur et ma grand mère de quimper était concierge. C'est eux qui m'ont élevée. Ma grand mère me parlait beaucoup de sa Bretagne. Mon grand père parlait peu mais il était très affectueux et il me faisait des farces. Mes souvenirs d'enfance remontent après t'avoir lu. Bisous

Lenaïg a dit…

Excellent, Loïc ! Et bel hommage à Brest et son histoire à travers ces souvenirs persos. Je suis née à Brest aussi mais j'ai d'abord vécu dix à Lannilis. Je venais à Brest en visite, plus tard je suis venue vivre à Brest, au port alors si animé ... Bonne idée de se ressourcer dans sa maison imaginaire ! Bonne journée !

jill bill a dit…

Bonjour Loïc, la maison de mon enfance n'existe plus, abattue et reconstruite, sur son terrain une jolie villa, hors de la ville, celle d'avant une demeure simple, devenue vieillotte, vendue un jour, mais que j'ai aimé de tout mon coeur d'enfant, un crève coeur le jour où j'ai dû partir pour un coin de ville... merci... JB

Tizef a dit…

merci, Jill. La maison d'enfance, ou son souvenir, sont souvent notre madeleine de Proust ...

Claire-Cerise a dit…

Bonjour Loïc, j'ai écrit dans mon Blog sur la maison de mon enfance, plus exactement sur "le Jardin de mon grand père". C'est un lieu que je n'oublie pas. Depuis, j'ai connu d'autres logements mais... je crois qu'inconsciemment je reviens toujours à cet endroit où je passais toutes mes vacances, au milieu des confitures de ma grand-mère et des légumes de mon grand-père ! La vie a bien changé depuis et pourtant... je me sens toujours gamine ! Merci de ton passage Loïc et Bizh !

dom a dit…

Bonne fin de semaine !
Bisoux, Loïc

laura a dit…

Ca me rappelle mes paysages d'âme

almanito a dit…

Tes textes les plus réussis sont toujours ceux où tu évoques ton enfance dans ce quartier si vivant de Brest. Celui-ci malgré une apparente simplicité déborde de poésie nostalgique. J'aime beaucoup.

Fabrice Parisy a dit…

Bonjour Loïc,

Un de mes rêves parmi les plus forts est de pouvoir un jour revoir les maisons de mon enfance (j'en ai eu 3)... Elles se situent (si elles existent toujours) dans une ville (une capitale même), sur une île lointaine, dont je n'ai plus de nouvelles depuis des lustres (plus de contact avec personne là-bas), même en allant sur google, je n'arrive à avoir que des informations bien partielles. Alors, ces maisons restent...lointaines. Mais si proches dans mes souvenirs. On a toujours la nostalgie de son enfance.
Alors, pour me réfugier quelque part, quand j'en éprouve le besoin, je vais dans ma maison intérieure, celle que je me suis fabriqué. Elle est forcément citadine, colorée, chaleureuse, et ses plans sont aussi complexes que moi hahaha (il y a des recoins et des alcôves partout)...

Merci pour ces quelques mots qui ont la précieuse saveur de TES souvenirs. Brest sonne pour moi comme le lieu de quelques souvenirs très heureux (j'étais adolescent). J'avais un oncle, marin, qui y a longtemps vécu et donc, nous l'y avons rendu visite quelques fois, les seules d'ailleurs où j'ai mis les pieds en Bretagne de toute ma vie. Je me souviens d'une plage (que je serais incapable de situer aujourd'hui), de la rue de Paris (où habitait ledit tonton), bien sûr du port, et de ce ciel souvent nuageux (mais j'adore ça !) et du vent marin, qui m'épargnaient les grosses chaleurs honnies de l'été du sud-est (où je vivais alors).

Pardon d'avoir été si bavard, mais la lecture de ton texte et son contenu (universel par l'idée de cette maison secrète que chacun a en lui) m'ont immanquablement éveillé des images du passé...

Très beau dimanche à toi.

FP