Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

mercredi 15 mars 2017

Voici des mots



Voici des mots tant que t’en veux
fais-en une chanson un poème …
je crie mon appel je pleure mon blues
je revendique mes spiritualités
je plains ma douce identité et la chaleur humaine
disparues
dans un long râle étouffé …
voici des mots tant que t’en veux
fais les hurler gémir gueuler …
je ne montre pas ma gorge aux tyrans
je vomis à la face des résignés
mais … indignation ou indulgence …
voici des mots tant que t’en veux
traîne-les dans la fange de tes colonisateurs
traîne-les dans la honte des hommes blancs
dans la honte de toutes les oppressions
voici des mots tant que t’en veux
fais-les taire dans des élans difficiles
de pacifisme obligé
dans des pardons impossibles
comprendre mais ne pas pardonner l’indicible
les attentats à ma couleur
aux enfants et aux femmes de mon pays
où le viol est arme de guerre
mépris je suis un chien écrasé
impuissant misérable
mais j’ai faim et
la faim est l’entrave qui soumet la révolte
survivre pour espérer s’évader
ne pas accepter
ne pas tendre la joue
pour espérer que mes larmes deviennent
un cours d’eau doux musical
qui me berce.
en italique : Ismaël LO

5 commentaires:

Anonyme a dit…

L'oppression suscite la révolte et la révolte suscite la haine, il n'est pas sain de vivre avec la haine dans le cœur
Amicalement
Claude

jill bill a dit…

Les mots, je suis pour les bons qui soulagent, font sourire, font le bien, mais le mal, comme les coups, non merci, bon jeudi Loïc !

Tmor a dit…

Très juste, très fort. Quand la colère prend le dessus que reste t il ?

Jeanne Fadosi a dit…

un poème si juste un cri si empathique.
Je ne crois pas à la possibilité ou aux bienfaits du pardon mais à l'indispensable dépassement des passés mortifères, sans oubli, sans excuse impossible ou fausse, pour aller vers l'avenir plus sereinement et sans plus de haine non plus envers les survivants. Difficile programme. Ce que nous voyons en Afrique du Sud actuellement ou ailleurs démontre en tous cas la fragilité des voies du pardon ou/et de l'amnistie.

Tizef a dit…

Merci, Jeanne, pour ce point de vue, que je partage. Ce n'est pas parce que je le partage que je l'apprécie, mais pour le justesse de tes propos et pour la manière ...
Loïc