Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

lundi 31 octobre 2011

Lettre d'indignation à une personne « à ne pas nommer, par bonté ?… »

Je viens, trop tard – hélas - de lire ton avis d'obsèques. Tu as donc fini par crever, ordure ! Et tu as atteint, tout de même, soixante sept ans, tu as donc pu jouir, durant sept ans, de ta retraite, salaud !
Tu aimais ça, hein, parler des salauds. Je m'en souviens, de tes diatribes : « le salaud dans l'univers de Sartre… », « Les mains sales », et tout le fourbi !
Tu nous méprisais, nous écrasais, nous les enfants de mecs aux mains sales, qui osions pointer nos nez dans les affaires des profs soixante-huitards tout neufs ! Tu puais la Sorbonne…
Un de mes copains (la crevure !) avait trouvé l’astuce pour se faire admettre : il laissait dépasser de sa blouse le dernier numéro de Libé, ça faisait clâsse, et il avait la côte.
Tu m'avais enfoui sous terre, comme espèce de débris, dès le jour de la rentrée : A la question classique « quel livre apporteriez-vous sur une île déserte ? » j'avais répondu : « la Bible ». Seulement, j'ignorais alors que la réponse, elle aussi, était trop classique. Je n'ai jamais été aussi humilié, pourri, négativé, que ce jour-là et peut-être est-ce ce jour-là qu’est née ma répulsion envers cet enseignement pompeux, discriminatoire, cette éducation de classe dont tu étais le représentant ventripotent, suffisant, imbu de lui-même…
Tu représentais à mes yeux tout ce dédain bourgeois pour la populace, en affichant par exemple ton mépris envers l'oeuvre de Prévert, et en nous bassinant avec les Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet ! Tu puais le vieux grimoire, le latin fastidieux, le bois pourri des tables.
Je n'ai qu'un regret : celui de ne jamais avoir pu t'envoyer ce texte en pleine gueule : tu aurais vu que je mentais, en m’affirmant pacifiste !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel cri du coeur! C'est incroyable comme nous avons tous un prof qui nous a marqué (positivement ou négativement). Très beau texte même si le langage est "fleuri"; les crétins ne méritent pas autre chose...
Nikita

Melmiriel a dit…

Mais que c'est bien tourné !!!! lol
Je voudrais en dire autant sur certaines personnes vivantes ..............

Melmiriel a dit…

Au fait, oui c'est mieux en bleu sur gris, mais encore un peu flou pour mes pauvres vieux yeux ! lol

Unknown a dit…

Bien écrit! c'est poignant

Unknown a dit…

Bien écrit! c'est poignant