Surprise
dans le train.
Le
coup de sifflet du chef de gare a retenti, le train s'ébranle et
prend de la vitesse. Jusqu'à Rennes, je connais par coeur le trajet
et le paysage. Aussi je me plonge dans "le Grand Livre de
Paris", Paris dont j'ai décidé de commencer la visite; Je m'y
suis rendu maintes fois, mais seulement pour des raisons
professionnelles : pas de place pour le tourisme !
De
belles photos, sur le papier glacé, rappellent au voyageur les
bateaux-Mouche, l'Arc de Triomphe, enfin tous ces lieux que l'on se
doit d'avoir honorés de sa visite ...
Le
tac-tac régulier des roues me berce. Je distingue, plongé dans une
torpeur délicieuse, le panneau "Le Mans". Ensuite, je
crois bien que ... Mon magazine m'est tombé des mains ...
...
Un petit bruit, sous mon siège, comme un frottement léger. Puis mes
yeux, derrière les paupières closes, sont envahis d'une lumière
intense émanant d'un petit animal aux couleurs chatoyantes.
Et
ce bruit, terrifiant, comme si dix hélicoptères survolaient le
train ! un bourdonnement grave et tonitruant qui écorche les
oreilles, très inquiétant. Le tac-tac sur les rails se transforme
peu à peu, devenant, lentement, le rythme d'une batterie
d'orchestre.
Le
blaireau, le caméléon et le frelon apparaissent et se rangent en
file indienne dans le couloir central de la voiture. Un hippopotame,
une grosse caisse fixée sur son poitrail par un large baudrier,
prend la tête du défilé qui se forme, et il tambourine à tout va,
rivalisant avec le frelon pour savoir à qui reviendra le titre de
meilleur producteur de décibels.
Maintenant,
surgis des profondeurs des sièges, voici le kangourou ("Ah
mais, pas assez de place pour sauter, ici !"), le paon
("Attention à mon ramage, voyons ..."), le paresseux ("pas
pour moi, ce travail ; je suis bien trop fatigué").
Suivent
la mouche (mais elle disparaît, effrayée par le frelon), le phoque
("Bon, je m'en vais vous quitter, je ne m'ennuie pas mais ça
manque d'eau, ici, vous savez"). Enfin tentent de suivre : une
tortue (non, pas de lièvre, pourquoi ?), un ver de terre, une hyène,
une vipère, un loup, une mante religieuse, un (ou peut-être une)
gorille... Non, pas de raton laveur. Je vous en prie.
"Allez,
allez, on se presse ! s'écrie le rat. Le requin se tourne vers moi :
"Vous cherchez des idées de visites à Paris, je crois ? Eh
bien, je vous suggère de nous suivre : Nous avons, nous, prévu le
jardin des Plantes et le Zoo de Vincennes ...
Soudain
: "Montparnasse, Montparnasse, terminus de ce train, tout le
monde descend, veillez à ne rien laisser dans votre voiture !"
Je
me retourne, me frotte les yeux, pour dire adieu à mes amis.
Ils
ont disparu, seul un agent d'entretien me fixe d'un air bizarre ...
8 commentaires:
Tout peut arriver quand on voyage
Amicalement
Claude
J'ai beaucoup aimé ton rêve dans le train. Il se trouve que je suis entrain d'écrire un texte sur paris et montparnasse pour le défi des croqueurs. Bon Jeudi.
eh oui ! Montparnasse, terminus des bretons à Paris ! et le son du train propice à rêver ... beau texte
Voyage imaginaire ou petit somme...
un beau voyage ! en rêve tout est possible, l'orchestre est étonnant !
un bon moment ! que du bonheur-amitiés !
Waouh !
J'ai beau rêver souvent, je crois que je vais aimer voyager avec toi.
Tu fais des rencontres étonnantes, mais j'adore !
Passe une douce soirée.
Peut-être que tu as parlé en dormant ou que tu dormais la bouche ouverte :-) En tout cas voyager en train, et tu le prouves encore ici, est tout à fait agréable... Bonne soirée
Un voyage en joyeuse compagnie mais une fois à Paris, j'éviterais d'aller regarder des animaux emprisonnés, je les préfère en liberté dans la savane...ou dans le train de tes rêves;)
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