"L'autre",
toujours l'autre ... Tu m'as, tout au long de ma vie, invité (forcé)
à me tourner vers l'autre. J'ai souvent parlé de toi, tu sais, car
tu me rendais malade, moi qui me persuadais
de ne pas en faire assez.
Des associations de
malades, divers organismes de solidarité (Croix-Rouge, Restos du
Coeur, Donneurs de Voix ...) ne m'ont pas satisfait : J'étais
toujours "Monsieur Plus". J'ai même (mais peu de temps !)
touché au monde redoutable de la politique. J'avais une devise,
celle du Secours Populaire Français : "Tout ce qui est humain
est mien" ...
Je t'ai quitté, altruisme,
abandonné sur l'insistance de mon médecin qui m'a convaincu de
"penser à moi", elle m'a aidé à admettre que si l'on
n'est pas - ou plus - altruiste on n'en est pas pour autant égoïste.
"Un peu de modestie, aussi, et évadez-vous donc de ce cocon de
bonne conscience ..."
Penser à soi, pour
accueillir l'autre, se montrer plus disponible, se fixer des limites
de sécurité. Car tu peux, altruisme, rendre très malade.
Tu m'as souvent aidé à me
supporter moi-même. Tu as fait preuve d'une patience inouïe envers
moi et mes envolées lyriques, tu as su me donner les éléments pour
comprendre sans juger. Tu en as profité pour me rappeler aux
principes de vie de mon éducation judéo-chrétienne, que je ne
pourrai jamais refouler car ils sont inscrits dans mon ADN.
Tu m'as, hélas, amené à
une négligence aveugle envers mon entourage, incompréhensif à
juste titre. J'ai éprouvé, par ta faute, de grandes lassitudes, des
déceptions, des révoltes face aux échecs, non acceptés.
Altruisme, fais en sorte, à
présent, que je conserve l'équilibre que tu m'as enseigné. Fais
que je ne retombe plus dans les travers du perfectionnisme.
Fais donc, tout simplement,
que je sois plus vivable !
Loïc