Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

mercredi 5 juin 2013

"Je n'ai rien dit ..."


 « Je n’ai rien dit »… par Martin Niemöller

Le pasteur Martin Niemöller
Le pasteur Martin Niemöller
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas  syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
Als die Nazis die Kommunisten holten,
Habe ich geschwiegen ;
Ich war ja kein kommunist.
Als sie die Sozialdemokraten einsperrten,
habe ich geschwiegen ;
ich war ja kein Sozialdemokrat.
Als sir di Juden holten,
Habe ich geschwiegen ;
Ich war ja kein Jude.
Als sie die Katholiken holten,
habe ich nicht protestiert ;
Ich war ja kein Katholik.
Als sie mich holten, gab es keinen mehr,
der protestieren konnte.
Dachau - Pasteur Martin Niemöller, texte revu par Berthold Brecht.

mardi 28 mai 2013

Liberté

Porter la liberté est la seule charge 
qui redresse bien le dos.

Patrick Chamoiseau (1953- )

vendredi 24 mai 2013

Hiroshima (Georges Moustaki)

 Hiroshima (Georges Moustaki)

Par la colombe et l'olivier,
Par la détresse du prisonnier,
Par l'enfant qui n'y est pour rien,
Peut-être viendra-t-elle demain.
Avec les mots de tous les jours,
Avec les gestes de l'amour,
Avec la peur, avec la faim,
Peut-être viendra-t-elle demain.
Par tous ceux qui sont déjà morts,
Par tous ceux qui vivent encore,
Par ceux qui voudraient vivre enfin,
Peut-être viendra-t-elle demain.
Avec les faibles, avec les forts,
Avec tous ceux qui sont d'accord,
Ne seraient-ils que quelques-uns,
Peut-être viendra-t-elle demain.
Par tous les rêves piétinés,
Par l'espérance abandonnée,
À Hiroshima, ou plus loin,
Peut-être viendra-t-elle demain,
La Paix !

jeudi 23 mai 2013

"Harlem shake", pour une bonne cause !

Un "Harlem shake", qu'est-ce que c'est ? ... :

Voici le Harlem shake réalisé par les étudiant(e)s de l'IUT de Quimper, pour apporter leur soutien à l'ONG Amnesty International, en la présentant à leurs collègues de travail :


dimanche 5 mai 2013

Carcasses


Le voici l'été
Hélas plus jamais pour eux
Ont bien trop vécu

Loïc, Douarnenez, mai 2013

mercredi 24 avril 2013

Rencontre enchantée avec Bruno BREL



RENCONTRE ENCHANTÉE AVEC BRUNO BREL (AVRIL 2013)

RENCONTRE ENCHANTÉE AVEC : BRUNO BREL   Si un BREL peut en cacher un autre, c'est avec un grand plaisir d'avoir Rencontré BREL BRUNO de son Prénom. Bien sur, des ressemblances sont inévitables, mais BRUNO BREL a aussi...
Cliquez ici pour lire la suite 

Un énorme MERCI à Jean-Luc HERIDEL, 
pour son blog "La lettre aux Z'Enchantées" :

lundi 22 avril 2013

Nous aimons ...

"Nous n'irons pas au but un par un mais par deux
Nous connaissant par deux nous nous connaîtrons tous
Nous nous aimerons tous et nos enfants riront
De la légende noire où pleure un solitaire."


Eugène Emile Paul Grindel dit Paul Eluard (1895-1952)

Le temps déborde (1947), En vertu de l'amour

mercredi 17 avril 2013

Un conte : Un petit garçon dans la grande ville.



     Il était une fois un petit garçon, dans une grande maison, qui ne rêvait surtout pas de devenir grand. Sa vie n'était que désespoir, malheurs et pleurs, et tout, autour de lui, lui jetait à la figure que plus tard ce ne serait pas prêt de s'arranger…
     Il était petit non seulement par l'âge mais aussi par la taille. Il lui semblait être minuscule, microscopique même, dans un appartement vide, au dernier étage d'un immeuble dont il ignorait le nombre d'étages. Il n'était pas seul, non : Ses parents, qui passaient tout leur temps - souvent endormis - devant un poste de télévision, lui donnaient des vieux illustrés, des crayons de couleur et du papier, sur lesquels il se jetait comme un chien sur un os. Je ne vous ai pas dit que s'il était petit, cela ne l'empêchait nullement de réfléchir, beaucoup, et de lire, beaucoup. Il dévorait les livres qui évoquaient des lieux bizarres, des sortes de paradis, où les papas et maman se parlaient, souriaient, parlaient et jouaient avec leurs enfants. Des paradis où on pouvait voir des humains marcher dans les rues de la ville gigantesque, se croiser en se saluant. Ils s'arrêtaient, même, parfois, quand ils promenaient leur chien, pour parler du temps, et ils repartaient, satisfaits. L'enfant rêvait en lisant des mots comme « école ouverte, bonheur, amitiés, rire, imagination, ... ».

     Un jour, exceptionnellement (car il fallait bien qu'on le sorte pour lui faire essayer un pantalon), il prit avec sa maman l'ascenseur qui descendit, en un temps interminable, jusqu'au trottoir. Le petit garçon avança un pied, puis l'autre, prudemment, comme s'il allait se baigner dans une eau froide. Puis il osa, et se prit à marcher avec de plus en plus talent. Sa maman eut bientôt de la peine à le suivre, car il courait à présent, et elle ne pouvait même plus regarder les vitrines, seules taches de couleur dans ce décor « béton et bitume ».

     L'enfant se fatigua vite, car il n'avait pas l'habitude. Il ralentit, il traînait à présent les pieds, et ses idées reprirent le dessus. Perdu dans ses rêveries, il avait à présent les yeux mi-clos, il se rapprochait de la bordure du trottoir… Il trébucha et en un instant se retrouva allongé sur le ventre, la face tournée vers le caniveau, tout près d'une plaque d'égout. Un peu sonné tout de même, il n'entendit durant quelques instants qu'un bourdonnement puis, de plus en plus distinctement, une petite voix, charmante et pure comme celle d'une petite fille (ou peut-être d'une fée) :

-        - « Je t'attendais, petit, je connais toutes tes pensées. Je les comprends très bien, car j'en suis une, moi-même ! Regarde, à ta droite ! »

Il souleva lentement la tête : entre deux pavés, dans une fissure minuscule, une humble pensée, toute frêle, semblait lui sourire. Elle reprit :

-« Je sais ton désespoir et ta tristesse. Mais je sais aussi que plus loin, mais si loin que tu ne peux y croire, d'autres fleurs vivent, croissent, je sais qu'au-delà de cette ville un autre monde existe, et que tu y as ta place, si tu le veux. C'est le moment, petit garçon, vis ta vie, cours, cherche ton ailleurs ! »

     Il se releva, et courut vers le soleil, fou de joie…

Loïc, 13 avril 2013

lundi 8 avril 2013

Je vous laisse imaginer ...

Je vous laisse imaginer ...

ce qu'il leur raconte :














et ce qu'elles vont rapporter à leurs copines ...
(Sarlat, Dordogne, avril 2011)

jeudi 21 mars 2013

« Un livre… »

Après une parenthèse assez longue (nous avons "bûcheronné" à tout-va durant trois semaines !), voici un épisode - une "simple anecdote" ? je ne le pense pas - de ma vie.
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« Un livre… »
Le livre, cet ami, même s'il n'est que de papier… Il est souvent, lorsqu'on en a adopté un, le soutien, une béquille parfois, qui aide à tenir, à soutenir ses convictions, à corriger ce qu'on se prend à considérer comme des déviances, des mauvaises pentes…
Cet adolescent, à 16 ans, a quitté sa ville, pour débuter ailleurs - oh, ce n'est pourtant pas bien loin, 80 km - un apprentissage professionnel. Il est souvent, et même de plus en plus en permanence, complètement dépassé. Étourdi, perdu, par tout ce qui l'entoure, par tout ce qu’il découvre, de jour en jour, de la vie du travail, de la très prochaine et terrifiante sortie de l'école. Il reçoit aussi, en pleine figure, les contradictions, et même les virulentes attaques contre ce qu'il a toujours entendu à la maison. Famille très traditionaliste, avec laquelle il a souvent - avec plaisir d'ailleurs - discuté, inspiré sans doute par les récents événements de mai 1968. Il était déjà interloqué, désorienté : normal, dit-on, à 16 ans. Mais, face à ces points de vue, dans cette grande école, il perd toutes ses références, ses repères.
Alors s'installe à son insu, la dépression. Grave, profonde, pas le « petit coup de déprime » passager.
Il se trouve ce jour-là en cours de français, face à ce prof qu’il déteste, ce personnage imbu de lui-même et méprisant… Sujet du jour : « Vous avez choisi de partir vivre sur une île déserte, pour le restant de vos jours. Quel livre emportez-vous ? »
Réponse immédiate, spontanée, évident, vitale : « LE Livre, la Bible »
L'éclat de rire tonitruant du professeur l’a blessé à vie. Tant d'années plus tard, en est-il remis ? …

Loïc R., mars 2013

samedi 23 février 2013

Pour réfléchir ce week-end ...

Pour obtenir ce que l'on veut de la vie, il faut absolument commencer par le commencement : savoir ce que l'on veut.

Ben Stein

mercredi 30 janvier 2013

"Jean-Louis, ou le monologue du client" - Yves JAMAIT

"Jean-Louis, ou le monologue du client" - Yves JAMAIT 
(ou "faire de la solitude son ordinaire ...")
in "Nos enchanteurs", ICI

mardi 29 janvier 2013

MA crème au chocolat.



 
Ma crème au chocolat.

Nous passons, lors d'une promenade familiale, devant "chez Touz", nous reniflons la bonne odeur du chocolat. Chez Touz, c'est la grande fabrique de petits gâteaux et de pâtisseries de toutes sortes. Mon frère, âgé de sept ans de moins que moi, est installé dans son landau. Pour Noël, nos parents nous offrent de nous asseoir pour déguster un chocolat, et j'admire la vitrine décorée d'un magnifique circuit de train électrique. À l'entrée, un Père Noël propose la photo traditionnelle en sa compagnie…
On cuit du chocolat, aujourd'hui. Et j'ai réussi à trouver et recopier, dans un almanach Vermot, la recette de la crème au chocolat. J'ai simplifié à ma façon, pour avoir moins de vaisselle à faire, et la voici :
Je chauffe un litre de lait dans lequel je verse trois ou quatre grandes cuillerées de chocolat Poulain (publicité gratuite). Je délaye dans un bol une belle cuillerée de Maïzena dans du lait, et, quand le chocolat bout dans la casserole, j'y verse cette poudre magique, qui cuit en quelques secondes. Je verse la crème dans des ramequins, c'est fini ! Je place à refroidir, mais le meilleur est lorsque je gratte le fond de la casserole : ce chocolat brûlant est un délice…
Actuellement, je fabrique encore de temps en temps cette mixture, que je déguste devant la télé, et tout me revient : papa, dans sa lourde "canadienne", le landau aux toutes petites roues, le Père Noël, les dames chics qui font emballer de succulents gâteaux, et surtout l'extrême plaisir de se trouver là, en famille, uniques et isolés dans la foule des passants de la rue Jean-Jaurès. C'est sans nul doute ce plaisir que je retrouve lorsque je déclare goulûment : « Je vais faire ma crème ! »

lundi 28 janvier 2013

Euh ... pour une fois, on parle de la commune où j'habite ... !

Vendée Globe. La commune de Gouesnac’h fière de la performance d’Armel

Le bateau Banque Populaire figure en bonne place dans le bourg de Gouesnac'h, tout près de Quimper. Dans sa commune d’adoption, Armel Le Cleac’h compte de nombreux inconditionnels de la course au large.
Si trois heures le séparent de François Gabart, il peut néanmoins s’enorgueillir d’avoir amélioré de 11 jours son précédent tour du monde. Un bel exploit au terme d’une incroyable course que l’on n’a pas manqué de commenter dans le village.
« Tout le monde est satisfait et fier de ce qu’a accompli ce sportif de haut niveau, » souligne Michel Simon, le maire. « Armel Le Cleac’h termine à la seconde place, comme il y a 4 ans. Même si c’est un peu dommage, car il méritait autant que François Gabart. »
Réception
« Nous allons organiser une réception pour Armel et inviter toute la population, notamment les enfants des écoles. Comme il y a 4 ans, notre souhait est qu’il propose un film de 10 à 15 minutes qui montre les réalités du Vendée Globe », dit le maire.

dimanche 27 janvier 2013

Sagesse ...


 

"Sagesse n'entre point en âme malveillante, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme."

Rabelais

vendredi 25 janvier 2013

Délivrances






 
Depuis des années, sa vie était un enfer. Il avait sur elle une emprise terrible, un pouvoir inexplicable. Il la dominait après l'avoir subjuguée, l'immobilisait dans ses velléités de révolte. Cela faisait longtemps que leur union n'était plus que souvenir, qu'ils n'étaient plus mariés que sur le papier. Il lui avait même déclaré un jour : « Tu sais, si je garde mon alliance, c'est seulement pour ne pas avoir une vilaine trace sur le doigt ! ». Elle avait bien tenté, de toutes ses forces, de « raccommoder les morceaux », comme elle disait à sa soeur, sa confidente. Mais rien n'y faisait. Ce n'était plus que fâcheries, bouderies, et l'existence de l'un était sans discontinuer malaise pour l'autre. Heureusement, il n'y avait pas d'enfants ! Cela aurait irrémédiablement décuplé leurs différents, leurs accrochages et leurs rancunes. Ils n'étaient même pas les vieux amants évoqués par Brel, car ils ne se souvenaient plus d’avoir été, un jour, amants…

Ce jour-là, il se décida enfin à commettre l'irréparable : il partirait. Il avait préparé ses affaires, lentement, tranquillement, pour la narguer, pour jouir de son désarroi et de sa panique grandissante. Il la tenait par cette menace, depuis des lustres, jusqu'à ce jour de vérité où son départ était en fait une délivrance pour elle.

-« Enfin, te voilà dehors ! cria-t-elle rageusement. Enfin tu disparais de mon existence ! Nous n'avons plus rien à nous dire, tu m'as fait trop fait souffrir !

Il ne l'avait pas entendue, occupé à appeler un taxi. Il lui déclara seulement : « Garde tout, l'appartement, la voiture, je ne veux rien conserver de ce qui t’a appartenu !

-« Ne t'en fais pas, répliqua-t-elle, dès que tu auras franchi cette porte tu auras disparu à jamais de ma vie, et je ne veux plus entendre parler de toi !

La sérénité de l'homme l'exaspérait. Ils allaient donc se quitter ainsi, sans dispute, dignement. Ils n'allaient même pas se livrer à une énième scène dont ils avaient l'habitude. Tout était dit, tout était consommé.

Elle allait vivre à présent comme si elle ne l'avait jamais connu. Elle ne chercherait jamais avoir de ses nouvelles, ah ça, non !

-« J’y vais, dit-il simplement. Ce serait donc ses derniers mots. Il ne semblait ressentir aucun émoi, aucune détresse, et cela la gênait beaucoup : Elle n'aurait même pas ce plaisir ! Elle ne put s'empêcher de guetter un signe, un geste, un regard… Non, rien.

Il était descendu, il s'en était allé. Elle avait simplement entendu ses pas dans l’escalier, comme d'habitude. Une voiture ralentissait. Elle se pencha à la fenêtre. Le taxi venait d'arriver. Elle claqua la porte et descendit l'escalier.

Loïc Roussain