Sur un ton plus badin, aujourd'hui ...
À
Fouesnant (environ 9500 habitants), sur la côte sud du Finistère, la population
est multipliée par sept durant les mois de juillet et août. Chaque vendredi un « grand
marché » s’installe, réunissant en été des milliers de badauds.
A l’Ecume des mots, nous avons
tout d'abord listé vingt-six mots, ayant si possible
(mais pas obligatoirement) un rapport avec le marché.
Nous
devions ensuite écrire un texte en choisissant des mots de cette liste, ou en
utilisant tous les mots, et même en utilisant tous les mots et en respectant
l'ordre alphabétique. Voici ces mots :
Artichaut–bascule–couleur–distraction–entrée–fumet–goût–hareng
saur–information–joyeux–kilos–lumière–minauder– nougat–Orange–prunes–quête–ressources–saucisse–tomates
rouges–Yukulélé–vendeur–WC– xérès–Yamakasi–zut.
Même pô peur : je me suis jeté à l'eau en
... choisissant le troisième menu !
……………………………………………
Encore des artichauts, j'en ai marre moi, « le
trop est l'ennemi du bien », je te le dis souvent, pourtant, Josette. Alors,
toutes les semaines…
Et la danse du grand marché, celui de
l'été, reprend de plus belle, lorsque ce légume a fait son passage sur la
bascule.
Cela commence à faire un bon moment que
nous sommes là, et ce n'est certainement pas fini, car le caddie rouge n'est
qu'à moitié rempli. « Tant qu'à faire le déplacement, on en prend pour toute la
semaine » a-t-elle décrété.
Mais voyons le bon côté des choses : toutes ces couleurs, de melons, de
fraises, de salades variées, une belle palette, finalement. Cela constitue une
bonne distraction, surtout lorsque l'on sait que les copains, à l'entrée du
marché, ont abandonné leurs femmes, tirant sur leurs cigarettes en devisant sur
les dernières nouvelles, locales et nationales.
Un fumet délicat se mêle soudain à l’odeur du
tabac, ce qui, je le crains, risque de gâter le goût de la viande sur le
barbecue. Cela m’est un peu égal, car aux grillades je préfère le poisson, et
tout particulièrement le maquereau (chaud) et le hareng saur (froid, sur une
tartine beurrée : à se damner !)
Au bout d'une allée, un groupe de non-commerçants.
Eux sont sédentaires, et on commence à bien les connaître à Fouesnant, qui
distribuent la bonne parole, avec toutes les informations qui l’accompagnent. D’un
ton joyeux, moqueur, un quidam manifestement touriste, leur lance : « Ne restez
pas là immobiles, voyons : vous allez prendre des kilos ! »
Une jolie jeune fille, à l'allure faussement
négligée, le visage protégé par une large visière, car la lumière du soleil est
aveuglante, se promène en se faufilant entre les chalands. Seulement
lorsqu'elle se sent regardée, semble-t-il, elle minaude, se passe la main dans
les cheveux, demande, pour la forme, la composition des nougats, leur teneur en
sucre car elle ne veut pas grossir, surtout à cause des garçons. Il faut tout
de même bien se nourrir : « Un sac vide, ça ne tient pas debout », lui répète
souvent sa grand-mère. Alors, quelques oranges et des prunes, ça ira bien. Avec
un yaourt.
Assis à l'indienne par terre, l’homme caresse un
grand chien qui lui tient compagnie ; il tend la main, quêtant, le regard
implorant ; Il a posé devant lui, à ses pieds, un panneau : « sans ressources
».
Mais
les personnes présentes sont pour la plupart en vacances, et ont laissé chez
eux les problèmes sociétaux qu'ils retrouveront toujours assez tôt à leur
retour. C'est humain, non ?
Et la saucisse, dites donc, comme ça y
va ! Excellente, allez-y, le mot se passe, le bouche-à-oreille circule à
fond de train, et les charcutiers tournent à la vitesse V, c'est la razzia. Et
avec des tomates rouges, bien poivrées, vous m'en direz des nouvelles, ma bonne
dame !
Une musique de rue égaie un coin un peu retiré,
une douce mélodie, à la guitare et au yukulélé, exotique, inhabituelle si près
des Glénan.
Mais … une queue s’est formée, que se passe-t-il
? Je parviens à me frayer un chemin, avec curiosité : c'est la cabine de WC,
implantée là chaque semaine. Près de cet édifice (un hasard ?) un vendeur se
prétend œnologue averti et propose la dégustation d'un xérès… Il fait trop
chaud, je risque gros, pas habitué. Je ne voudrais pas qu'on me voie m’exercer
au yamakasi sur le toit de l'église toute proche…
Mais
que fait-elle, enfin? Je ne vais pas passer la journée ici, moi ! Zut, alors !
Loïc
13 commentaires:
beau défi...je ne connais pas le marché de Fouesnant juste celui de Bénodet le lundi et de Pont l'Abbé le jeudi mais l'ambiance y est la même ,-)))
Josette en manque d'artichauts
Au marché de Fouesnant, on en a pour son argent : couleurs, saveurs, odeurs, le point de vue aiguisé du mari de Josette (!) et tout cela conduit où ? On se demande, suspense ... et on découvre : au petit coin :))) !
Ben oui ... à cause des artichauts de Josette !
Je connais bien Fouesnant, sa forêt et ses environs. J'ai un ami qui habite à St Evarzec, tu connais?
Bises.
Domi.
Si je connais St-Evarzec ? Euh .... Annie est originaire de cette commune et c'est là que nous nous sommes mariés ! Un joli coin, tout près de Quimper et de la mer ...
Je m'y suis cru sur ce marché.... Je préférais déguster du cidre excellent à fouesnant que du xérès... Belle fin de semaine
Belle prouesse de cohérence Loïc !
je me demandais bien comment tu allais coincer un yamakasi au marché de Fouesnant et dans quelle circonstance!!!!!très drôle,mais bien vu, dans le fond!
Celles ou ceux qui proposent les sujets d'écriture, à l'Ecume des mots, ont souvent une bonne dose de sadisme !
Une lecture bien agréable ici, merci pour ces sourires Loïc
scene de marché très vivante et défi superbement relevé , bravo !
tu as tort "d’attraper" josette car les artichauts c'est bon pour la santé ...et à manger lol !
j'aime beaucoup ton marché :-) et je découvre ainsi l Ecume des mots ...j'aime beaucoup cette appellation !
amities
Belle atmosphère, on s'y croirait!
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