Sextidi 16 (Silex) , Nivôse 223
En 1962, dans mon immeuble, des plaques de noms des locataires ou propriétaires changeaient rapidement, et tout à coup.
J'avais 10 ans. J'avais vaguement entendu, à la radio que nous écoutions, tous assis en arc de cercle, "devant le poste" comme presque tous les soirs, un "Je vous ai compris !" solennel, auquel je ne comprenais strictement rien. Et voici que, régulièrement, des "Ayache", des "Assad" devenaient nos voisins proches, très rapidement adoptés (surtout par les enfants).
Un peu plus tard, je remarquai qu'on parlait, en se disputant souvent, des "Algériens", des Bougnouls, des "Pieds-Noirs", des "Crouilles", des "Crouillats", des "Bicots", et j'en passe, et je n'y comprenais toujours rien. Mon père, et mon grand-père - qui n'étaient pas forcément du même avis ! - échangeaient, argumentaient, sans se disputer, alors j'écoutais (mais pas le droit de donner une opinion quelconque !) C'est ainsi, je pense, que naquit un début de conscience politique ... et des idées auxquelles je n'ai pas dérogé, et pour lesquelles je continue à militer "tout simplement" parce que ces idées sont humanistes, actuelles; militer (pas obligatoirement dans le cadre d'un parti), parce que dans "militer" il y a , étymologiquement, "guerre", et que ce combat était et est une guerre (même pacifique).
Bien plus tard, le film "Avoir 20 ans dans les Aurès" m'a apporté un point de vue éclairé, et, bien sûr, stimulant ... Loïc
René Vautier
représente l’archétype du cinéaste engagé, l’exemple héroïque de son
courage intellectuel et physique a inspiré nombre de réalisateurs et
techniciens. La nature militante de son cinéma s’appuie d’une part sur
une rigueur plastique, capable de faire au présent immédiat l’hommage de
sa grandeur épique, et de l’autre sur une constante inventivité
formelle, qui l’ont aidé à surmonter en toutes circonstances les
difficultés pratiques liées à son oeuvre "d’intervention sociale". Son
slogan pourrait être, selon ses propres termes : "écrire l’histoire en images, tout de suite !"
:
http://www.indesens.org/article.php?id_article=18
LE MONDE :
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/01/04/mort-du-cineaste-francais-rene-vautier_4549027_3382.html
L'HUMANITÉ :
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&ved=0CCwQFjAD&url=http%3A%2F%2Fwww.humanite.fr%2Fvideos%2Frene-vautier-une-camera-pour-me-battre-plutot-quune-mitraillette-561616&ei=fUyqVKLfJ4K1acWhgKAL&usg=AFQjCNFS9wXLo08uFR9fSqv0YcL3wvJxCg&sig2=yNNSg5flBLJr48Nyr-pA4Q&bvm=bv.82001339,d.d2s
L'HISTOIRE DE LA GUERRE D'ALGÉRIE ("L'Internaute") :
http://www.linternaute.com/histoire/categorie/49/a/1/1/histoire_de_la_guerre_d_algerie.shtml
AFRIQUE 50 (Vidéo, 17 minutes) :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=vb3DkggPtaQ
Il était notamment l'auteur de «Afrique 50», court-métrage réalisé à 20 ans, devenu le premier film anticolonialiste du cinéma français. L'oeuvre a été censurée pendant quarante ans et lui a valu une condamnation à un an de prison.
Son regard s'est beaucoup porté sur la guerre d'Algérie, avec notamment «Une Nation l'Algérie» (1954), pour lequel il a été poursuivi pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat», «Algérie en flammes» (1958). Il est surtout le réalisateur de «Avoir 20 ans dans les Aurès», son oeuvre la plus connue, prix de la critique internationale au festival de Cannes en 1972.
VIDEO. Avoir 20 ans dans les Aurès (bande-annonce de la version restaurée, 2012)
En 1962, dans mon immeuble, des plaques de noms des locataires ou propriétaires changeaient rapidement, et tout à coup.
J'avais 10 ans. J'avais vaguement entendu, à la radio que nous écoutions, tous assis en arc de cercle, "devant le poste" comme presque tous les soirs, un "Je vous ai compris !" solennel, auquel je ne comprenais strictement rien. Et voici que, régulièrement, des "Ayache", des "Assad" devenaient nos voisins proches, très rapidement adoptés (surtout par les enfants).
Un peu plus tard, je remarquai qu'on parlait, en se disputant souvent, des "Algériens", des Bougnouls, des "Pieds-Noirs", des "Crouilles", des "Crouillats", des "Bicots", et j'en passe, et je n'y comprenais toujours rien. Mon père, et mon grand-père - qui n'étaient pas forcément du même avis ! - échangeaient, argumentaient, sans se disputer, alors j'écoutais (mais pas le droit de donner une opinion quelconque !) C'est ainsi, je pense, que naquit un début de conscience politique ... et des idées auxquelles je n'ai pas dérogé, et pour lesquelles je continue à militer "tout simplement" parce que ces idées sont humanistes, actuelles; militer (pas obligatoirement dans le cadre d'un parti), parce que dans "militer" il y a , étymologiquement, "guerre", et que ce combat était et est une guerre (même pacifique).
Bien plus tard, le film "Avoir 20 ans dans les Aurès" m'a apporté un point de vue éclairé, et, bien sûr, stimulant ... Loïc
"AVOIR 20 ANS DANS LES AURÈS",
version intégrale (1h36) : ICI
René Vautier |
Cinéaste-témoin des luttes du 20ème siècle |
http://www.indesens.org/article.php?id_article=18
LE MONDE :
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/01/04/mort-du-cineaste-francais-rene-vautier_4549027_3382.html
L'HUMANITÉ :
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&ved=0CCwQFjAD&url=http%3A%2F%2Fwww.humanite.fr%2Fvideos%2Frene-vautier-une-camera-pour-me-battre-plutot-quune-mitraillette-561616&ei=fUyqVKLfJ4K1acWhgKAL&usg=AFQjCNFS9wXLo08uFR9fSqv0YcL3wvJxCg&sig2=yNNSg5flBLJr48Nyr-pA4Q&bvm=bv.82001339,d.d2s
L'HISTOIRE DE LA GUERRE D'ALGÉRIE ("L'Internaute") :
http://www.linternaute.com/histoire/categorie/49/a/1/1/histoire_de_la_guerre_d_algerie.shtml
AFRIQUE 50 (Vidéo, 17 minutes) :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=vb3DkggPtaQ
VIDEO. Décès de René Vautier, réalisateur d'«Avoir 20 ans dans les Aurès»
04 Janv. 2015
«Avoir
20 ans dans les Aurès» est l'oeuvre la plus connue de René Vautier. Le
film a reçu le prix de la critique internationale au festival de Cannes
en 1972.
C'était un cinéaste engagé et anticolonialiste. René Vautier est décédé ce dimanche matin à l'âge de 86 ans. Le réalisateur du film sur la guerre d'Algérie «Avoir 20 ans dans les Aurès» est mort à l'hôpital en Bretagne, où il résidait, a fait savoir sa femme Soazig Chappedelaine Vautier.
Ce réalisateur à la vie mouvementée, qui a connu la fuite, la prison, la grève de la faim, les menaces et les condamnations, se revendiquait comme «le cinéaste français le plus censuré».Il était notamment l'auteur de «Afrique 50», court-métrage réalisé à 20 ans, devenu le premier film anticolonialiste du cinéma français. L'oeuvre a été censurée pendant quarante ans et lui a valu une condamnation à un an de prison.
Son regard s'est beaucoup porté sur la guerre d'Algérie, avec notamment «Une Nation l'Algérie» (1954), pour lequel il a été poursuivi pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat», «Algérie en flammes» (1958). Il est surtout le réalisateur de «Avoir 20 ans dans les Aurès», son oeuvre la plus connue, prix de la critique internationale au festival de Cannes en 1972.
VIDEO. Avoir 20 ans dans les Aurès (bande-annonce de la version restaurée, 2012)
1 commentaire:
encore un grand monsieur qui part
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