Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
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Loïc

jeudi 1 décembre 2016

Porte condamnée

Cette porte est condamnée, vraiment ? Elle semble pourtant en bonne santé ; son bois est sain; pas de trous de vers, ni de mérule. Alors, pourquoi craindre une fin prématurée ?
Elle est très bien située, au sein du XVIème arrondissement de Paris. Malgré cela elle est condamnée à porter tous les tracts politiques, les prospectus publicitaires, les rendez-vous amoureux. Elle fut longtemps celle qui portait toutes les nouvelles de la vie du quartier, mais seul un discret morceau de Scotch symbolise encore ce rôle.
Elle a finalement été condamnée à rester fermée, car elle enlaidissait outrageusement, créant le scandale, le fief le plus huppé de la capitale. Condamnée pour oser incarner une verrue choquante, indécente, indécente, surtout lorsqu'un SDF s'y love...
Damnée, elle ne sera même pas recyclée en confessionnal : Sa grille fut trop souvent le témoin d'aveux intimes, de belles promesses, de disputes: Elle risquerait de transmettre des mauvaises ondes...

Bannie, elle l'est déjà. Condamnée à ne plus être une porte, elle croule sous nos déceptions, nos élans bloqués, nos fuites vers le futur ou vers nos refuges, sous l'abri de nos porches désormais déserts.
Loïc

8 commentaires:

Clara65 a dit…

Tant de portes se ferment pour les gens, elles sont condamnées et eux aussi !
J'aimerais une société plus ouverte et plus heureuse.
Bonne fin de semaine.

LADY MARIANNE a dit…

c'est triste de voir cette porte inhospitalière !!
si elle pouvait parler ??
un bon texte pour cette photo mélancolique-
bonne journée- bizz

Lenaïg a dit…

Merci de lui rendre hommage ainsi, à cette porte du XVIe parisien et pour ta prose forte et symbolique, Loïc.

Tmor a dit…

C'est bein de notre époque : portes condamnées, fenêtres murées. On sort par où ? Un fou arrive à grimper sur le mur de l'asile voit tous les gens qui circulent en interpelle un et lui demande "Hé, vous êtes combien là dedans ?" @+

les Caphys a dit…

et je pense que notre vieux monde est lui aussi condamné, à brève échéance

dom a dit…

La pauvre, condamnée sans moyen de se défendre ...
Mais où sont les avocats ???
Quel est le juge qui a pris cette décision arbitraire ???
Bon week end ... gla, gla.
Bisoux, loïc

Jeanne Fadosi a dit…

un texte fort pour une expression qui reprend tout son sens

almanito a dit…

C'est vrai que dans le XVI ème il vaut mieux ne pas faire de délit de sale gueule :))) un quartier où s'entassent tous les démunis du coeur et de la générosité, je les plains. Pouah!