Pastel Aude Guilhou |
Esperanza
Peu à, peu les notes se sont adoucies, la symphonie s’est
encalminée, et Esperanza s’est envolée …
Tandis que sur la grande scène de l’Opéra, tous les acteurs
de Carmen font revivre l’héroïne et son épopée, la spectatrice – s’est-elle
assoupie un instant ? – rêve sa jeunesse, proche encore, dans la savane,
paradisiaque, mais aussi diabolique.
Le regard perdu dans le vague, Esperanza a laissé reposer
son menton sur le rebord du balcon. Carmen, les enfants, le torero, tout a
disparu, et un documentaire défile à présent, étrangement, un de ces vieux films
« coloniaux », caricatural, fourbi d’abus et de clichés.
Mais au milieu de tout cela s’avance soudain l’objet de ses
songes éveillés : Le chef de la tribu, grand, beau et puissant – comme il
se doit – s’arrête, tous s’inclinent à son geste. Il tend enfin les bras vers
la jeune femme … au moment où la salle se vide : l’opéra est terminé.
3 commentaires:
merci pour ce beau partage-
bon week-end !! amitiés !!
Un joli texte pour un beau tableau... ou l'inverse !!!
Bon dimanche
Monelle
Un très beau moment. Merci, Loïc, j'aime beaucoup.
Passez une douce journée.
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