Dans la consigne de la semaine 01 de 2016, sur le blog de Miletune,
Illusions
d’optique
Ils vivent
depuis quelques mois dans un rêve, ou plutôt un cauchemar.
Papa est en
bas, qui fait du rata, faut bien pour survivre.
Maman est en
haut, qui joue du piano, elle ne fait rien d’autre de ses dix doigts. Perdue,
déboussolée depuis leur séparation.
La petite –
ils ne l’ont jamais nommée autrement – s’est réfugiée, selon ce qui est
désormais une habitude, assise sur le rebord d’une marche de l’escalier. La
marche en bois, plus confortable que le carrelage « Lustucru »,
glacial.
Il vit en
bas, elle en haut, et survivent. Seules persistent de rares adresses à la
petite, pour des besoins vitaux élémentaires. Parfois (mais si difficiles à
arracher) des mots qui s’efforcent, du bout des lèvres, d’exprimer un soupçon
de gentillesse, ou même d’affection. Bien obligés, ils sont ses parents …
L’enfant ne répond que par des chuchotements à l’oreille de Nounours.
Ils n’ont
pas encore compris, ou admis, que ce n’est pas un caprice ! Elle se
lancerait bien à leur cou, mais … dans quel sens ? se trouve-t-elle en
haut ou en bas de cet escalier ? le baiser, à maman, ou à papa ?
Même
glisser, à ses risques et périls, à califourchon (elle aime beaucoup ce
mot !) sur la rampe ne la mènera nulle part : Deux forces contraires
s’annulent.
Loïc
6 commentaires:
Très émouvant ton texte qui décrit si bien le mal être des enfants dont les parents se séparent. Belle semaine. Je lance ce matin le défi des croqueurs de mots, le premier de l'année. Belle semaine Loïc
Chouette "contrainte" ! C'est sens dessu dessous. Sur-réaliste. Bravo.
vertigineux !
Bravo pouf ce texte malheureusement tellement vrai !
Hum, je me tâte depuis un petit moment pour rejoindre votre groupe d'écriture, mais ça me semble un peu compliqué...
Merci, Margi !
Tu devrais joindre "Miletune" : c'est sympa, on "bosse" décontracté mais "sérieux", et le fonctionnement n'est pas compliqué : même moi, j'ai compris !
un cauchemar que tu évoques fort bien
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