Au retour du lac, Pierre a exprimé,
dès son retour à la maison, son grand désir
de voir toute sa famille rassemblée. Il est bien conscient d'avoir pris
un sacré coup
lors de cette aventure. Il ressent un besoin irrépressible
de rompre le non-dit.
«
Mon père
Julien se confiait beaucoup à
moi. Mes frères
et sœurs ne
lui en semblaient pas dignes, je n'ai jamais pu savoir pourquoi… ou alors, simplement parce
que j’étais l’aîné ? j’aime à imaginer d’autres raisons …
Alors, voilà : Julien, du temps où il était marinier, s’amarrait
habituellement chez Mathieu l’éclusier, oui. Mais, trois ou quatre
ans avant le début
de la construction du barrage, il s'arrêtait
aussi – de
plus en plus souvent –
à l'écluse
de Trégnanton,
en aval. Il y rencontrait une douce Marie… »
Marie était
la fille de cet éclusier.
Mais l’homme était
aussi – c'était chose courante
– ardoisier,
et de plus, propriétaire
de plusieurs hectares de terres, confiées
à des
fermiers. Il vivait donc bien confortablement, et envisageait d'un très mauvais œil la préparation
d’éventuelles noces entre sa chère
Marie et ce « coureur de jupon » (Des rumeurs
circulaient dans la vallée,
qui répandaient, à tort, ce surnom).
Pierre continue :
« Un
soir, mon père
m'a appelé. Au
bout de pénibles
efforts il m'a confié : Il avait dérobé cette boîte en cuivre dans
la gabarre d'un copain. Il l’avait garnie d'une bague, qu’il
offrirait à Marie,
à l'occasion
des fiançailles
qu'il espérait
tant … »
Epilogue.
Louis a bien observé
la boîte.
Elle est bien sale, mais il parvient, avec peine, à l'ouvrir : Elle est vide.
Et Fridu tourne en rond, éperdument ...
FIN
21 commentaires:
Très jolie fin, empreinte de poésie et qui nous permet finalement de rebondir pour imaginer notre propre suite...
Les lunettes se sont métamorphosées en une jolie bague; l'amour prend toute sa place!
Superbe photo du barrage!
Un grand BRAVO pour cette première nouvelle.
Ah un vol pardonné ma foi car il avait une destination romantique.. merci Loïc !!
J'ai beaucoup hésité - devant la mine déçue d'Annie ("et on ne sait pas la fin ?" - avant de laisser, finalement, cette fin flottante ...
Un grand merci, en retour, pour l'encouragement à continuer dans le genre "nouvelles", dont j'ai découvert les arcanes de la construction, et je crois que ... je vais récidiver (je pèche déjà des idées, dans les rues, les marchés ...)
LOIC
Trsè belle histoire. La fin est à la haute de ce qui précède. Bravo !
Tu sais, Thierry, que c'est mon premier essai d'écriture de nouvelle : j'attendais chaque jour tes commentaires très constructifs, et je suis, bien sûr ravi de celui-ci, car je craignais qu'on y voie un côté "fin en queue de poisson" mais je tenais à cette ´fin qui n'en est pas une (apparemment) ...
Merci de m'encourager, donc, à en commettre d'autres, c'est très encourageant.
Loïc
Une fin qui me laisse sur ma faim mais c'est à moi de deviner la fin et ce qu'est devenue la bague. Beau mardi Loïc
C'est souvent ainsi que terminent les nouvelles ... Par des chutes inattendues, étonnante et décevantes, mais ouvertes. Ouvertes sur tout, ou rien, c'est selon l'imagination ...
on aime ces fins "flottantes" comme tu dis. Encouragements sans modération pour d'autres récits
Moi aussi, je suis très attiré par ces textes ou films dont le lecteur écrit (ou imagine) la fin, ou, encore mieux, réussit à accepter qu'il n'y ait pas de fin.
Merci beaucoup pour les encouragements !
un récit prenant, de beaux personnages dans un décor magnifique, et un cadre social passionnant, une réussite !
Mersi braz (un grand merci !), Emma : je ne me sens plus ! Plus sérieusement : Je me réjouis des critiques reçues, car pour une première je ne savais pas si j'allais savoir faire ...
à la prochaine, donc : j'ai d"jà des sujets plein la tête. Ce que je dois m'efforcer de trouver à présent : le temps ! et ... des lieux où pouvoir me connecter, en camping-car ...
oh oui il faut aussi laisser au passé sa part de mystère ... une bien jolie nouvelle qui me touche d'autant plus je suis née non loin du barrage de Rabodanges sur l'Orne, enfin je suis née avant que la décision ne soit prise et mon père a été muté car la décision de construire le barrage a conduit à la nomination d'un ingénieur à la place qu'il avait tenu pendant vingt ans dans ce district de l'EDF. J'étais trop jeune pour en souffrir mais ce fut un déracinement pour le reste de ma famille. Sans compter les familles déplacées dont la maison, les terres, furent noyées ...
Merci pour cette appréciation, Jeanne, et merci surtout pour ton témoignage, touchant.
LOIC
Et bien moi je dis qu'il ne te reste plus qu'à pubier et chercher un bon éditeur, tu le vaux bien ;)
Peut-être une suite ???
Je te souhaite un agréable week-end qui s'annonce sous le signe des saints de glace!!!
Bises amicales.
Domi.
ps : As-tu vu le thème du défi des Croqueurs de Mots? Voici le lien : http://croqueursdemots.apln-blog.fr/2015/05/11/pour-faire-un-poeme-dadaiste-nous-faisons-confiance-a-fanfan-defi-145/
Je suis tout rouge, comme un enfant qui vient de recevoir un prix !
"Publier", comme tu y vas ! d'abord, je n'ai aucune idée de ... comment on fait !
Mais, après tout, pourquoi pas ? il faudrait alors que je commette encore plusieurs nouvelles, pour en faire un livre, mais il est vrai que j'adore ça (sinon je ne le ferais pas, je ne suis pas maso), et puis ... n'écrit-on pas pour être lu ?
Je vais avoir le temps d'y réfléchir (et d'encore écrire), car nous partons demain chercher le soleil, et surtout moins de pluie, dans le sud.
Je vais aussi m'y mettre, aux sujets des Croqueurs de mots.
Merci encore !
LOIC
Pour nous contacter :
loicpointroussainchezorangepointfr
Bonjour Loic. Merci pour tes petits commentaires. Peut-être que tu nous ferras une suite sur cette bague mystérieusement disparue... Amitié
Merci Mireille !
Et pourquoi pas, une nouvelle s'intitulant par exemple "la bague de Guerlédan", en effet ?
Je sens que je vais être encore "obligé de travailler" (!!!)
LOIC
Claire-Cerise a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Guerlédan (suite, et fin)" :
Superbe nouvelle bien écrite avec un suspense juste ce qu'il faut pour aller chercher la suite à chaque fin d'épisode. Je rêve d'apprendre à écrire et des nouvelles en particulier... Mon père était poète... et plus ça va, plus j'aime jouer avec les mots, ce qui est un comble pour moi qui n'aimais pas le Français, cette matière qui me faisait détester l'école ! Comme quoi, il y a dans une vie des revirements bien mystérieux. Pour en revenir à ta nouvelle, j'aimerais bien moi aussi continuer à la lire ! hi hi ! Bonne journée Loïc sous le ciel gris uniforme.
Claire-Cerise
Oh, oui, Loïc, commets encore des nouvelles ! Et tu pourras penser à les publier, pas à compte d'auteur surtout (c'est un piège), tu pourras essayer par thebookedition, ou lulu.com, etc, d'abord (qui te mettront en vent sur leurs sites mais tu ne seras pas enregistré à la BNF), après tu pourras montrer l'ouvrage et le proposer à des éditeurs qui ne te demanderont pas de les payer, souvent cher, alors que c'est toi qui apportes le fruit de ton travail !
Oui, la fin reste ouverte, comme la vie réelle, en fait, où à un mystère éclairci succède un autre et ainsi de suite ! Du bon romanesque en touche de fin, j'aime bien et on est ému ! Je reste fascinée par le chien Fridu et j'avoue que je brode là-dessus:))) !
Merci beaucoup à l'équipe d'Ecrimages, bises amicales !
J'arrive à la fin d'un très beau récit que je reviendrai lire plus longuement. J'espère qu'il y en aura d'autres par la suite!
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