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À L"Ecrithèque", Cathi a accueilli hier six personnes bien décidées à faire chauffer leurs plumes, su le - très vaste - sujet de "l'eau" ...
Tout d'abord, nous devons préparer la table, en nous triturant les neurones : Voici la liste des mots "venus comme ça", relatifs à l'eau, que nous avons mis en pot commun :
Aquatique--hydrique-mer-maritime-marin-marinier-noyade-liquidités-liquide-vaseux-tsunami-tornade-pluie-neige-goutte-égoutter-mouiller-larme-écoulement-buée-évaporation-ébullition-bruine-brouillard-spa-piscine-douche-lavabo-toilette-W.C.-flotter-la flotte-aqueux-nuages-ronde-arc-en-ciel-marée-marais-origine-poisson-sirène-Lorelei-fleuve-Amazonie-ouragan-automne-printemps-orage-sueur-chaleur-fraîcheur-source-fontaine-soif-bain-verre-salée-douce-pure-transparente-alcool-vin-ruisseau-ferrugineuse-désinfection-maladie-parasite-au fil de l'eau-boire-siroter-rivière-les pieds dans l'eau-océan-ruisseler-tomber-torrent-naviguer-glouglouter-couler-résurgence-tempête-voguer-noyer-flot-vague-écume-robinet-égouts-jaillir-jeu d’eau-cascade-chute-Poséidon-canaux-canot-clair-limpide-pastis-bulle-perle-mare-filet-humidité-fluidité-ronds-île-vie-briller-Mer Rouge-sel-plages-coquillage-méduse-crevette-eaux vives-les mortes eaux-débordement-inondations-fluvial-hydraulique-imperméable-à seaux-ru-puits-citerne-parapluie-caniveau-chapeau-botte-sauter-flaque-essuyer-essorer-éponger-égoutter-Brest pot de chambre-tisane-thé.
Eh oui ! une kyrielle, tout de même ! À présent, il s'agit d'utiliser TOUS ces mots dans un texte, et, de plus, en commençant des paragraphes par des mots imposés (soulignés, dans mon texte) ... ! "Ils sont fous, ces Quimpérois !"
Pour moi, voici ce que cela a donné (je ne garantis pas avoir utilisé tous les mots, vous vérifierez si vous avez le temps !) :
..........................................
« Aquatique ».
Chacun, lorsqu'il veut briller, finit par se noyer dans son
verre. À Brest, « pot de chambre de la France », paraît-il, ce sera souvent
dans le lavabo d'un bar de marins, ou sur le nuage qui a surgi de l’onde, un
soir de tsunami, ou de tornade de larmes, au port de commerce…
Tout ouragan, ici, est l'origine : des poissons d'Amazonie,
volant, volé à la sirène aperçue furtivement comme une Lorelei du fleuve
Atlantique, un soir d'automne, ou bien, au printemps, des premières sueurs dans
la chaleur de la source, fontaine de vie qui va enfin étancher la soif de
savoir.
Ensemble, il faudra alors s'extirper de ce bain mauvais, de
ces alcools et vins de fonds de bistrot, ruisseaux aux dégâts insoupçonnés et
ignorés. Puis nous pourrons louer cet élixir ferrugineux, magique désinfectant
de nos maladies intestines et exterminateur de nouveaux parasites sadiques et
chroniques. Nous boirons alors du petit lait, les pieds dans l'eau, sirotant au
bord de la rivière un pastis bien noyé, résurgence écumante d'un vieux
médicament permettant à notre système interne de glouglouter sereinement, tel
un marinier, Poséidon royal sur ces canaux, qui rêve, parapluie en main, d'une
tornade sur la mer Rouge.
Ils seront tous présents, bien alignés dans leur canot, les
coquillages, les méduses, les crevettes, de l'arche de Noé, quand, porté par
l’eau vive de la marée à la fin des mortes-eaux, le débordement fluvial portera
loin du marais l'inondation salvatrice et fertile.
Avec des bottes de caoutchouc - blanc - il sera temps
d'arrêter de rire, temps de tout essuyer, éponger, essorer. Indispensables,
cette fois sous la pluie à seaux, incessante, le parapluie et l'imperméable.
Le Monde, lui, se rit des rus insignifiants, des citernes ou
puits débordants, des caniveaux dévalant dans les égouts infects : Chapeau, la
flotte ! Sautons dans les flaques, ou dans nos lavabos, limpides ou non
d'ailleurs !
Et l'Univers, dans tout ça ? Il flotte, tente de surnager,
se noie…
Et moi, dans tout ça ? J'ai soif, moi, sur mon île.
Loïc R., 22 décembre 2012
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