Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

samedi 9 novembre 2013

Puisque je te le dis ...

« La dernière fois que je l’ai vue, elle était dans la cuisine ... ! »
Nous courons, Annie et moi, dans tous les sens. Au début, nous nous bousculions, éperdus, puis nous nous sommes disciplinés. « Mais je te dis qu’elle était dans la cuisine ! »
Surmontant la panique, qui commençait à me gagner, je me suis précipité dans le garage, je l’ai ouvert d’un grand coup de pied dans la porte, et j’ai coupé l’interrupteur général et l’arrivée de gaz. J’ai vérifié que les deux enfants étaient bien restés à l’abri dans la voiture, au loin, puis je suis parti au bord de la route, tandis qu’Annie s'époumonait : « je te dis que la dernière fois que je l’ai vue, elle était dans la cuisine ! »
Au bord de la route, j’attends fébrilement l’arrivée des pompiers. Puis, enfin, la sirène…
Alors, je reviens, je cours à la cuisine. Un bruit, un grondement assourdissant… J’entr'ouvre la porte : Caline, notre épagneul, bondit de sous la table, sur laquelle est déjà descendu le lustre-suspension, complètement fondu. Encouragé par l’appel d’air, le feu reprend de plus belle.
« Je t’avais dit qu’elle était dans la cuisine… »
Les pompiers entrent, Caline hurle, le pelage grillé… Nous fondons en larmes.
LOIC

samedi 2 novembre 2013

vendredi 1 novembre 2013

"POUR"

pour 
pour 
pour 
pour la vie qui va
pour quand elle va bien
pour quand l’enfant est joyeux
pour car il me dit qu’il m’aime
pour que sa maman revienne
pour pour toujours
pour toujours
pour que le soleil revienne
pour faire briller son regard
pour l’éternité
pour ah oui
pour 
pour 
pour

LOIC

samedi 26 octobre 2013

"CONTRE"




D’après « contre », de Mitsuharo Kaneko : « et vous vous êtes contre quoi, et pour quoi ?… »
Au début, on est pour. Pour la bagnole qui démarre sans rechigner, quand le matin gèle. Pour l’enfant qui dit oui, sans se plaindre, sans moufter, car il a trop peur. Puis on est contre, parce qu’il a peur, l’enfant. On est contre cette lâcheté, qui ose nous permettre d’être aussi odieux.
Contre toutes les abominations les plus abjectes, mais si elles m’arrangent, je suis pour…
Je suis contre tous ceux qui sont pour, systématiquement pour, pour obéir, pour ne pas se poser de questions, pour bien dormir, blotti. Pour se blottir entre les lectures à l’eau de rose et les histoires lénifiantes. Être contre tous ceux qui ferment les yeux (c’est si facile). Être pour qu’on mette l’autruche au menu de tous les festins.
Racisme, xénophobie, exploitation, antisémitisme, homophobie… Tous des mots en « contre » !
Mais si l’on veut se remuer « pour », n’est-il pas nécessaire de commencer par faire une liste de ses propres « contre », pour en être mieux convaincu ? Ensuite – et ensuite seulement – on pourra affirmer : « Je suis pour », ce qui est tout de même bien plus positif !

jeudi 24 octobre 2013

Plutôt en rire !

Il m'est arrivé ce matin une "aventure" qui sur le coup m'a mis plutôt
en colère, mais qui déjà me fait sourire, et m'inspire ... :
Je m'étais promis (et l'avait annoncé à Françoise) de venir à l'atelier
d'écriture, où je vous aurais retrouvées.
J'ai donc pris ma voiture, direction de l'ancienne école du Quinquis.
C'est un itinéraire que je connais bien, pour avoir travaillé maintes
fois en ce lieu à présent désaffecté.
Y parvenant : un gars, passant le portail avec des paquets sous le bras,
m'informe que "l'atelier d'écriture ? ce n'est pas ici, c'est au pôle
associatif, en haut : vous prenez une petite route à droite, et vous y
serez ..."
Je décide de ne pas me rendre au "pôle associatif", car je sais que
celui-ci se trouve au centre-ville de Fouesnant, et non au Quinquis.
 "En haut" ? je suis perplexe, le terrain local étant passablement tout à
fait plat !
"une petite route à droite" ? il n'y a que des petites routes, à
Beg-Meil, comme à Mousterlin, et très souvent sans aucun panneau indicatif !
"Les chemins bretons sont des fantaisistes", écrivait Jos Parker : eh
ben … c'est vrai !
à se tordre (le cou), ou de rire ?
à une autre fois peut-être, avec une adresse plus précise ?
Du coup ... cela m'a donné l'occasion ... d'écrire un texte !


LOIC, oct 2013 
PS : Au fait, de quel atelier d'écriture s'agit-il ? 

vendredi 18 octobre 2013

Rêve d’enfance …

 



Rêve d’enfance …
Parfois, un paquebot faisait escale au « Pordeu » (le port de commerce de Brest), pour une visite touristique de la région, et je m’attardais, oubliant souvent l’heure, devant les passerelles, les bastingages où passaient de beaux messieurs en livrées d’un blanc immaculé : les stewarts.
Je jouais à deviner le pays d’origine du navire, observant l’allure et les visages de ces hommes, puis du nom sur la coque, et enfin (mais trop facile !) le pavillon arboré à la poupe.
Comme beaucoup d’enfants nés dans un port, je rêvais de la mer, tel Marius dans la trilogie de Pagnol, et l’imagination m’aidait bien rapidement à être dans la peau d’un de ces stewarts au zèle professionnel, au service de personnes fortunées, qui passaient leur vie à bord, traversant les mers du globe. Et, bien évidemment, j’étais royalement reçu, dans les ports les plus prestigieux … Enfin, je ne pouvais pas résister – et ne le tentait d’ailleurs pas - au prestige de l’uniforme !
Or : Je me souviens qu’un jour nous devions, en classe de CM2, évoquer la
profession de nos rêves. Aussitôt, j’avais répondu : « Stévard ! », ignorant la prononciation anglaise. Le maître, bien sûr, avait souri … Je corrigeai donc immédiatement le tir en m’exclamant : « Non ! instituteur ! »
Et le maître de rire : « Ah, ce n’est pas la même chose, dis donc ! » Dès lors, stewart devint la profession du rêve, et instituteur celle de la sagesse …
Loïc, juin 2006

mardi 15 octobre 2013

Nostalgie, quand tu nous tiens…


Paniers gourmands



Aujourd’hui, c’est jeudi, et grand-père nous fait faire la promenade de ce jour sans école. Après avoir tiré son panier à roulettes dans les divers commerces du quartier, nous finissons par la boulangerie-pâtisserie. Nous admirons les petits pains que nous aurons le droit de savourer tout à l’heure, puis c’est enfin le moment des friandises. Chacun d’entre nous reçoit 50 francs (de 1959, bien sûr !) à dépenser comme bon lui semblera. Mini-meringues, souris en chocolat, roudoudous, pschitt acides, et surtout la merveilleuse pastille Valda, le « bonbon-tue-rhume ». Nous allons alors déposer notre petit panier dans la main de la boulangère, qui peut faire patiemment les comptes…
Une fois adultes, nous avons reproduit ces moments magiques auprès de notre progéniture, et les virées à la plage ont toujours été accompagnées, au retour, d’un passage obligé à la boutique à bonbons. Instants irremplaçables aux rituels sacro-saints, hélas inexistants à présent car la boutique magique a laissé place à un distributeur bancaire et à une crêperie.
Même l’Ile-Tudy devient une ville, à notre désespoir. Il ne nous reste qu’à attendre quelques années pour que nos petits-enfants nous donnent le prétexte de retrouver un de ces magasins inoubliables…

lundi 30 septembre 2013


  Photo Epa 


Juliette Gréco. En concert samedi à Brest

Envoyer l'article à un ami Elle est un mythe de la chanson fançaise, mais n’en a cure. À 86 ans, la rieuse Juliette Gréco demeure un modèle de fraîcheur et de passion. Elle se produit samedi au Quartz de Brest.

Qu’allez-vous interpréter à Brest ? Avec plus de 60 années de chansons, est-ce un casse-tête de composer le programme d’un concert ?
C’est épouvantable ! C’est d’autant plus difficile qu’à chaque fois qu’on sort un nouveau disque, il faut sacrifier d’anciennes petites chéries (rires) ! Il y a une longue histoire quand même ! En concert, ça va des débuts, « Jolie Môme », jusqu’à aujourd’hui. Il y a de tout ! Brel, Ferré, Gainsbourg, des chansons que les gens aiment comme « Un petit poisson, un petit oiseau », « Déshabillez-moi », des nouvelles aussi.

Et pour les chanter sur scène, vous avez un pianiste de légende à vos côtés, votre mari, Gérard Jouannest !
Oui, c’est un privilège pour moi, et un bonheur pour les spectateurs, parce qu’il est magnifique en tant que pianiste, accompagnateur, compositeur.

En tant que compositeur, son nom est d’abord associé à celui de Jacques Brel...
Absolument : leur première chanson commune a été « Ne me quitte pas ». Ensemble, ils ont fabriqué des monuments !

Qu’est-ce qui vous donne envie de continuer à faire de la scène ?
La passion. Ma vie à moi n’est faite que de cela. Hormis les aléas de la vie, de la santé que je ne contrôle pas (mais les médecins s’en chargent quand j’ai besoin d’eux), je ne fais que ce que j’aime. Je suis tombée amoureuse de ce travail très tôt et cela ne se dément pas. Je ne vis qu’à coups de colère et d’amour ! Je suis insupportable : je suis déchaînée, je bouge tout le temps. Je n’ai jamais su me reposer !

Quel est votre public d’aujourd’hui ?
Contrairement à moi, mon public rajeunit ! Depuis quelques années, il est même très jeune : c’est miraculeux ! Parce que je ne chante pas « Poum poum tralala » (rires), même si ce serait tout à fait respectable. Non, la raison est que j’ai de bons auteurs.

Et que vous êtes indémodable...
Ils sont indémodables. Que ce soient les musiciens, les paroliers, ils ont écrit des choses magnifiques, qui le restent et le resteront tant que la chanson existera. Brel, Brassens, Barbara, Aznavour... Ces gens-là resteront. Moi, mon métier, c’est interprète.

Mieux qu’une interprète : vous avez été et demeurez la muse de grands auteurs !
Oui, je suis une « icône », je suis une « muse » (grands rires) ! Non : j’ai eu la chance qu’ils ont aimé ma manière de chanter, le personnage que je suis. J’ai une histoire riche et longue de rencontres et de bonheurs.

Comme lorsque Serge Gainsbourg vous a écrit « La Javanaise ». Vous la chanterez à Brest ?
Bien sûr, on ne peut pas s’en séparer.

Votre dernier album, « Ça se traverse et c’est beau... », est inspiré par le ponts de Paris. Alors, si vous-même étiez un pont, que relieriez-vous ?
Je ne suis pas un pont ! Enfin, peut-être. Miossec me dit : « Gréco, c’est une passeuse ». Il n’a pas tort : je prends le trésor d’un côté du pont et le transporte de l’autre.

Vous chantez samedi dans sa ville de Brest : que pensez-vous de Christophe Miossec ?
Je l'adore ! Miossec représente quelque chose de très profond en moi, de très vivant. J'aime cet être humain-là. Et j'adore la manière qu'il a de raconter les choses de la vie. Il est magnifique ! Quand je l'ai rencontré, il n'était pas encore très connu.
Il vous a écrit des chansons. Il a aussi collaboré avec Gérard Jouannest, sur son album « L'étreinte ».
Ils ont travaillé de belle façon. Ils s'aiment bien tous les deux.
Quand sortirez-vous un nouvel album ?
Le 21 octobre : ce sera un hommage à Brel. Avec des choses que je n'ai jamais chantées, et d'autres que j'interprète depuis très longtemps. Je suis la seule personne pour qui Brel ait écrit des chansons ! C'est assez curieux. Cela ne voulait pas dire grand-chose il y a 56, 60 ans, mais aujourd'hui, ça a pris une autre dimension.

Que faut-il retenir de Brel ?
Il a traité tout ce qu'il y avait d'important dans la vie : il l'a écrit, il l'a mis en chanson. C'est très compliqué ! Ses chansons sont des tableaux. C'est le cas d' « Amsterdam ». Et « Les vieux », ça me bouleverse ! Sa chanson « Chez ces gens-là », c'est un tableau de l'époque flamande, d'une force extraordinaire. Mais je ne peux pas en garder qu'une, je les aime trop !

Laquelle vous a-t-il écrite en premier ?
La première que j'ai chantée, c'est « ça va (le diable) » : une chanson prémonitoire, toujours d'actualité. Il y traite de tout ce qui se passe en ce moment. Avec une profondeur, une couleur, une force extraordinaires. Mais la première qu'il a écrite pour moi, il l'avait commencée en pensant à Bardot. Elle s'appelle « Vieille »... J'étais très jeune ! Bardot ne l'a pas voulue : elle ne voulait pas chanter : « C'est pour cela, jeunes gens, qu'on fond de moi s'éveille le désir ardent de devenir vieille ». Ni : « je voudrais qu'on m'aime pour autre chose que mes fesses »... Moi, j'étais vachement motivée (rires). C'est dans ma nature.

Dites-vous toujours que détestez l'âge adulte ?
J'aime l'enfance, j'aime la jeunesse. J'aime ceux qui restent à l'affût de tout : à l'affût de l'autre, de ce qui se passe. L'adulte qui juge me révolte ! On n'a pas le droit de juger. Enfin, à part si c'est le métier !

Impossible de ne pas poser la question à une meilleure connaisseuse que vous : qu'est-ce qu'une bonne chanson ?
C'est une bonne pièce de théâtre, qui raconte une histoire, avec un début, un milieu et une conclusion. Ou un beau manifeste. C'est une chose concrète : la plus jolie manière de créer. Et de dire « Je t'aime ». Les chansons sont un lieu de rencontres. Des femmes m'ont dit, j'ai rencontré mon mari sur « Déshabillez-moi ».

Voilà un bon début !
C'est normal (rires).

Avez-vous des affinités avec la Bretagne ?
Malheureusement, j'y vais rarement, et je ne sais pas pourquoi. C'est un pays admirable : il y a une force en Bretagne, une richesse intellectuelle extrêmement puissante. Ma petite-fille a choisi d'y vivre ! A Roscoff, avec un Breton, mais c'est à cause de la Bretagne qu'elle a choisi la Bretagne ! Elle fait son chemin. Elle est traiteur et fait aussi les marchés. C'est une petite personne formidable. Je crois qu'elle mérite d'être en Bretagne ! 

En concert samedi 5 octobre 2013 à 20 h 30 au Grand Théâtre du Quartz à Brest. 35/38 €. 02.98.33.70.70.
  • Propos recueillis par Frédéric Jambon (le Télégramme)

jeudi 26 septembre 2013

à Ty Théâtre : Un week-end consacré aux poètes

 Ty Théâtre panorama

  http://www.ty-theatre.com/

 

à Gouesnac'h (entre Quimper et Bénodet, dans le Finistère)

Samedi, à 20 h 30, et dimanche, à 16 h, Ty Théâtre propose un spectacle intitulé « Les poètes ont toujours raison » avec François Le Roux, pianiste, chanteur, auteur et interprète et Mathilde Chevrel, violoncelliste, violoniste et accordéoniste. Rêves d'amour, poésies d'espoir et de désespoir, le sentiment amoureux est exprimé dans les textes avec la force lyrique, inhérente à la passion qui porte les êtres au firmament du bonheur et les plonge dans des abîmes de souffrance. Mais l'amour est aussi affaire d'idéaux, de révolte contre un monde qui détruit l'être en le réduisant à des données comptables ; ainsi le poète chante son refus de se plier aux carcans matérialistes dans lequel on veut enfermer la liberté de penser, avec une verve cinglante et une ironie mordante. Des influences de Léo Ferré à Claude Nougaro, dans le phrasé mélodique des textes, une interprétation physique qui n'est pas sans rappeler l'intensité émotive de Jacques Brel, le goût du swing version Yves Montand, Gilbert Bécaud ou Michel Jonasz... les mots sont aussi musique qui marie le désir de partage, de rencontre, de fusion entre toutes les sources musicales auxquelles s'abreuve le poète depuis l'enfance, Debussy, Chopin, Ravel, Fats Domino, Louis Jordan, Louis Prima... et le maître parmi tous : Ray Charles. Talentueux pianiste, François Le Roux raconte ses histoires au cours de concerts dans lesquels le public est porté par un véritable flot émotionnel. En duo, il est accompagné par Mathilde Chevrel, multi-instrumentiste qui alterne le violoncelle, le violon et l'accordéon diatonique dans une palette musicale riche et variée. 

Pratique Entrée : 10 €. Réservations au 02.98.54.63.31 ou 06.84.08.36.00.

("le Télégramme", 26/09/13)