“Un être humain est libre, non quand l'autre ne l'est pas,
mais quand l'autre l'est aussi.” Élie Wiesel
Rescapé de la
Shoah, il a souvent dénoncé la responsabilité des dirigeants qui
« savaient » le sort des juifs déportés, notamment Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill. En 1979, le président américain Jimmy
Carter lui avait montré les photos prises, fin 1942, par des avions militaires américains survolant Auschwitz.
Au cours de sa vie, il s’est engagé pour de multiples causes car il avait
« fait un vœu » après la guerre :
« Que toujours, partout où un être humain serait persécuté, je ne demeurerai pas silencieux. »
Souvenirs de déportation
Né le 30 septembre 1928 à Sighet, en
Roumanie (alors Transylvanie), Elie Wiesel est déporté à 15 ans à Auschwitz-Birkenau, en
Pologne occupée par les nazis. Sa mère et sa plus jeune sœur sont assassinées dans ce camp. Son père meurt devant lui à Buchenwald (
Allemagne) où ils ont ensuite été transférés.
A sa sortie en 1945, il est recueilli en
France
par l’œuvre juive de secours aux enfants (OSE) et y vit jusqu’en 1956.
Après des études de philosophie à la Sorbonne, il devient journaliste et
écrivain. Le romancier François Mauriac préface son premier roman
La nuit
(1958), basé sur ses souvenirs de déportation. Cet ouvrage sera suivi
d’une quinzaine d’autres (en français, en anglais, en hébreu et en
yiddish), de trois pièces de théâtre et de nombreux essais.
Citoyen américain depuis 1963, Elie Wiesel a longtemps occupé la chaire en
Sciences humaines de l’Université de Boston et partagé sa vie entre les Etats-Unis, la France et
Israël. En 2006, Elie Wiesel a refusé la présidence de l’Etat hébreu arguant qu’il n’était
« qu’un écrivain ».
En France, Elie Wiesel a été décoré en 1984 de la Légion d’honneur, avant d’être fait Grand
officier en 1990, puis Grand-croix en 2001. Il a également reçu la médaille d’or du Congrès américain pour son
travail
à la tête de l’Holocaust Memorial Council des Etats-Unis. Il est par
ailleurs chevalier commandeur honoraire de l’Ordre de l’Empire
britannique.
in "Le Monde", 3 juillet 2016